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Critiques de Jocelyne Dakhlia (4)
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Tunisie : Le pays sans bruit

Publié en octobre 2011, l'auteure nous livre une réflexion sur la révolution tunisienne à partir des évenements qui ont touchés la Tunisie quelques années auparavant.

Pourquoi avons-nous été surpris que la révolution commence en Tunisie. Elle dénonce le silence européen et l'image construite d'une douce et paisible Tunisie touristique.

Pourquoi le terme dictature n'avait-il pas déjà été utilisé durant Ben Ali?

Après le 17 décembre 2010, c'est une rupture avec le silence qui s'opère.
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Lingua Franca

Tous ceux qui, peu ou prou, se sont penchés sur la Méditerranée historique - lieu médian et non frontière entre l'Europe et l'Islam - ont sans doute entendu parler de la lingua franca, ou langue franque, ou simplement franco. Tout, et son contraire, a été dit de cette langue "ainsi appelée par les musulmans non pas qu'en la parlant ils croient s'exprimer dans la langue d'une nation chrétienne quelconque, mais parce que, au moyen d'un jargon usité parmi eux, ils s'entendent avec les chrétiens" (D. de Haëdo, 1612, cit. et trad. p. 68). De plus, à l'heure où une certaine résistance intellectuelle et culturelle à laquelle j'adhère s'emploie à contrecarrer l'idéologie du "clash des civilisations" particulièrement par les théories littéraires de la créolité (Glissant et al. cités notamment en conclusion), les études sur ces instruments linguistiques avérés de métissage, de mixité, de "lieux communs" prolifèrent, avec un surcroît d'idéalisme iréniste...

Mais justement l'auteure nous en défend, en nous mettant en garde que "parler une même langue n'est pas parler d'une même voix". D'autant plus lorsque l'on sait que ce langage "franc" se développe avec la course, entre galères et bagnes: tous quatre étant des mots polysémiques et fort ouverts aux connotations hostiles voire belligérantes...

Cela n'est pas la seule rectification que Dakhlia apporte aux idées reçues : on peut même considérer que tout l'essai consiste bien plus à démontrer, avec force documents à l'appui - un appareil de notes vraiment impressionnant! -, ce que le franco NE FUT PAS plutôt que ce qu'il fut.

Et, à force de négations, on arrive à se demander si ce phénomène communicatif fut vraiment une langue, tant sont nombreux les éléments absents du franco que nous considérons comme si caractérisant une langue à part entière: le franco ne fut pas une langue écrite (pas de littérature propre, mais beaucoup de citations souvent dénigrantes ou ridiculisantes - cf. Le Bourgeois gentilhomme), ce ne fut la langue maternelle de personne (donc pas créolisée), sa structure grammaticale semble aussi caractérisée surtout par défaut (verbes à l'infinitif, attributs non accordés), son vocabulaire ressemblait à celui d'un pidgin (hispano-italo-provençal avec quelques apports arabes et turcs), ce fut une langue dont les locuteurs se défendaient d'être experts, une langue ni nationale ni territoriale donc dépourvue de toute fonction identitaire et donc inapte à porter une civilisation, une langue dont la diffusion et la pérennité étaient banales, une langue dépourvue de connotations sociolinguistiques chez ses locuteurs bien qu'elle fût souvent optionnelle parmi d'autres, une "no man's langue" de communication au Maghreb (très peu attestée en Europe méridionale et probablement presque absente dans le Levant)... D'où deux considérations s'imposent chez moi : 1° que c'est banal et vulgaire de ne considérer la langue que comme un instrument de communication, on a envie d'ajouter: "triviale" à communication; 2° que le raffinement sociolinguistique et culturel-civilisationnel du Levant ottoman n'aurait pas su favoriser voire tolérer son implantation, au lieu du système plurilinguistique en vigueur à la même époque (grosso modo XVI-XIXe siècles)...



Quelques mots de jugement personnel sur le travail: il s'agit d'un essai important qui laissera une trace; d'une lecture qui peut être difficile pour le profane: pour la rendre plus accessible, je pense qu'il aurait été suffisant d'adopter un plan plus "évident", par ex. purement historique (d'après la datation des sources) ou géographique, qui aurait eu également le mérite de mettre en évidence la variété DES langues franques méditerranéennes. Face à ce genre de travail académique, on ne peut qu'être admiratif de la prose anglo-saxonne utilisée dans le genre d'écrits homologue: mais enfin, nous sommes francophones... et ce n'est sans doute pas à moi de jeter la première pierre au sujet de la clarté des écrits!

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Les musulmans dans l'histoire de l'Europe, ..

Croisant sources orientales et occidentales, un ouvrage collectif propose une relecture de l’histoire européenne, éclaire des zones d’ombre et ébrèche certains clichés.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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Les musulmans dans l'histoire de l'Europe, ..

"Des musulmans peuvent-ils être européens ? Des Européens peuvent-ils être musulmans ?" La question est au coeur du propos de ces historiens, qui affirment clairement leur volonté de prendre part aux débats civiques contemporains. L'actualité d'un tel thème de recherche a nourri leur travail, et l'exploration des concepts d'assimilation et d'intégration a fondé leurs discussions
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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