AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de santorin


Soudain, Mrs Joylon se leva, et rentra précipitamment dans la maison. Une minute après, son mari balbutia une excuse, et la suivit. Le vieux Jolyon resta seul avec ses petits-enfants.
Et la nature, avec sa subtile ironie, poursuivit l'achèvement de son cycle dans le coeur du vieillard, et se mit à opérer en lui une étrange évolution. Cette tendresse pour les petits, cette passion pour les commencements de la vie qui, autrefois, lui avait fait abandonner son fils pour s'attacher à June, le poussait maintenant à abandonner June pour s'attacher à ces êtres plus petits. La jeunesse vibrait toujours en lui. Il se tournait vers elle, vers les petits membres ronds, si insouciants, et qui avaient besoin de soin, vers les petites figures rondes, si déraisonnablement solennelles ou excitées, les voix aiguës, le rire perçant qui s'étouffe et rebondit, les menottes qui insistent et se pendent. A sentir de petits corps contre ses jambes, il se ranimait. Et ses yeux devenaient doux, douce sa voix et ses maigres mains veinées, et doux son coeur, au-dedans de lui. Tout de suite, pour ces petits êtres, il fut comme un abri plein de sécurité, un lieu de bonheur, un endroit où ils sentaient qu'ils pouvaient parler, rire, jouer, et bientôt, du fauteuil d'osier où était assis le vieux Joylon, la parfaite gaieté des trois coeurs rayonnait comme du soleil.
Commenter  J’apprécie          341





Ont apprécié cette citation (34)voir plus




{* *}