AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de santorin


Il résolut de commencer par le Jardin botanique, où il avait déjà fait tant d'esquisses, et choisit pour sujet le petit étang où l'automne éparpillait les feuilles rouges et jaunes. Les jardiniers rêvaient d'enlever ces feuilles, mais leurs balais n'étaient pas assez longs.
Pour le reste du jardin, ils le balayaient assez, ils ramassaient chaque matin les feuilles tombées par averses et les amoncelaient en grand tas d'où s'élevait, à mesure qu'un feu lent les consumait, une douce et âcre fumée, symbole de l'automne, comme le cri du coucou l'est du printemps et l'odeur des tilleuls de l'été. L'âme méticuleuse des jardiniers ne pouvait supporter les grands dessins d'or et de rouille sur le vert des gazons. Les sentiers sablés devaient s'allonger dépollués, ordonnés, méthodiques, sans trace des réalités vivantes, ni de cette lente et belle mort qui jette à terre la beauté de l'été, la gloire fanée d'où le déroulement du cycle éternel fera rejaillir le printemps fou.
Ainsi des yeux guettaient chaque feuille depuis l'instant où, après un frémissement d'adieu, elle tombait du rameau, et lentement tournait dans l'air.
Mais sur ce petit étang les feuilles flottaient en paix, hantées de soleil, et leurs teintes louaient le ciel.
Commenter  J’apprécie          242





Ont apprécié cette citation (24)voir plus




{* *}