Jorge Teillier

Il ne s'agit pas ici de l'œuvre majeure de Jorge Teillier. Pourtant, sa poésie, toujours d'une grande pureté, y est incroyablement attachante et touchante. Poésie objective où les sentiments ne sont jamais décrits mais contenus dans les vibrations des souvenirs et des mots.



El arbol de La memoria y otros poemas nous entraîne sur les terres d'enfance d'un poète déraciné et mélancolique et de son amour immense pour le sud chilien de ses origines.

Inquiétude d'un monde devenu presque irréel à force de distances. Douce et sensible nostalgie qui s'exprime selon plusieurs registres : méditative, sombre, parfois joyeuse mais toujours tendre. Mémoire pure, mémoire dépouillée, échos subtiles et arômes de l'enfance. L'écriture de Jorge Teillier est un tranquille ravissement : "…au village où toujours je reviens, comme l'ivrogne à sa taverne et l'enfant à sa balançoire brisée".
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Jorge Teillier chante le monde des origines, le même sud chilien que Pablo Neruda. La forêt australe, la pluie, les fleuves, la maison familiale, la faune, les échos, les images et les arômes de l'enfance peuplent son univers poétique. Une forte nostalgie parfois sombre, parfois tendre ou rieuse, toujours évocatrice imprègne son écriture, superbe et très pure. Son chant est celui de la mémoire enracinée dans les valeurs profondes et authentiques réconciliant l'homme et son environnement.

La phrase poétique de Jorge Teillier naît d'une écriture limpide d'une émouvante pureté. Une grande économie de moyens formels, quelques mots-clés, des images justes et raffinées, des situations récurrentes, forgent un discours lyrique fort, évocateur, parfois nostalgique et souvent bouleversant. Inconnu en France, quel dommage.
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