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Citations de José Cardoso Pires (14)


il y a les voyageurs de musée pour lesquels ce monde doit toujours être convenablement daté et classé; il y a de tout; Mais personne ne pourra jamais connaître une ville s'il ne sait l'interroger en s'interrogeant soi-même, c'est-à-dire si, de son propre chef, il ne s'aventure pas vers des hasards qui la rendent imprévisible et lui donnent le mystère de son unité la plus absolue. (p.13)
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Les vieux de jardin

Ils apparaissent comme les chats quand il fait soleil, mais en bande. C'est bien connu, il n'est pas d'endroit où les chats soient aussi présents et se fassent aussi peu remarquer qu'à Lisbonne; mais les vieux de jardin, qui peut deviner leur histoire ? fermés à double tour dans la retraite ou dans le veuvage tandis que le mauvais temps les tient sur leurs gardes, ils sautent dans la rue au premier rayon de soleil et se distribuent dans les jardins pour des parties de cartes. (p.33)
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Chiado, la paix après le tumulte. Heureux endroit que celui-ci – qui malgré les séismes et les flammes, a eu la chance d’être le théâtre de la libération d’un pays.
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Pour aboutir à cette compréhension j'ai dû récapituler des enfances de quartier, revisiter des endroits ; je t'ai dite et redite, Lisbonne, et toujours avec un douloureux amour.
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Pour commencer, tu m'apparais posée sur le Tage comme une ville qui navigue. Cela ne m'étonne pas: chaque fois que je me sens sur le point d'étreindre le monde, que ce soit à la pointe d'un belvédère ou assis sur un nuage, je te vois ville-nef, vaisseau fait de rues et de jardins, et la brise elle-même a pour moi un goût du sel. (p.11)
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Malgré quelques petites escapades, histoire de changer d’air, c’est dans les quartiers de la capitale que les corbeaux proprement corbeaux faisaient leur vie : Patio do Corvo (cour du Corbeau), à Sao Vicente de Fora, Rua dos Corvos (rue des Corbeaux), vers les escaliers de Santo Estêvao, Terreiro do Corvo (place du Corbeau), près de la cathédrale – comme on le voit, le plan de la ville leur fait, aujourd’hui encore, une place respectable. Si respectable même que Julio Pomar a peint l’un d’eux côte à côte avec Fernando Pessoa, et ceci en toute légitimité puisqu’il s’agit de deux êtres légendaires de Lisbonne.
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Et c 'était bien, en vérité, d'une invasion qu'il s'agissait ; non de tortues, mais de soldats : un défilé de lourds tracteurs grondant avec leurs canons en remorque, de motocyclettes, de cuisines roulantes, d'hommes de troupe dans des camions et de chevaux nerveux et impatients qui rentraient au quartier.
" L'exercice est terminé, l'exercice est terminé ", commentait-on partout – au bordel, dans les chambrées et sur le seuil des boutiques de Cercal Novo. " Les batteries reviennent des manœuvres. "
L'horloge de la place sonna les douze coups de midi.
" Aux armes! ", cria une sentinelle, pour faire saluer le cortège.
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Moi, quand mon regard se porte sur un papillon posé sur de petites pierres de couleur, Rua Lopes de Mendoça, non loin de l'aéroport, je sais qu'à des kilomètres de là, sur les murs de la boulangerie de Campo de Ourique, il y en a un autre modelé dans de la terre vernie par Rafael Bordalo Pinheiro en l'année 1905. Mais les deux images ne se répètent pas du tout, c'est seulement un papillon qui a franchi la distance entre la Vieille et la Nouvelle Lisbonne et qui, au terme de ses quatre-vingt-dix années de trajet, s'est présenté comme s'il était différent sans cesser d'être le même.
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Les vieux de jardin
Ils apparaissent comme les chats quand il fait soleil, mais en bande. c'est bien connu, il n'est pas d'endroit où les chats soient aussi présents et se fassent aussi peu remarquer qu'à Lisbonne ; mais les vieux de jardin, qui peut deviner leur histoire? Fermés à double tour dans la retraite ou dans le veuvage tandis que le mauvais temps les tient sur leurs gardes, ils sautent dans la rue au premier rayon du soleil et se distribuent dans les jardins pour des parties de cartes. Ils forment des groupes sur les bancs où, avant, s'asseyaient les amoureux, montent des clubs, tiennent des conversations, et, plein de conviction, rouillés, ils battent l'as et le valet avec la prudence qu'ils ont acquise avec l'âge.
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Mais personne ne pourra jamais connaître une ville s'il ne sait l'interroger en s'interrogeant soi-même, c'est-à-dire si, de son propre chef, il ne s'aventure pas vers des hasards qui la rendent imprévisible et lui donnent le mystère de son unité la plus absolue.
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Un juge retraité, en villégiature dans une petite station thermale de la côte portugaise, a la révélation de sa vie : il aperçoit, à l'horizon du soleil couchant, une bande de cochons-volants. Un ingénieur des mines, devenu l'Ange Exterminateur des cafards, se mue progressivement en gigantesque cancrelat. Un boutiquier se change en bison, un dictateur en dinosaure...
Depuis son lointain Orient natal, la fable, outre sa vocation morale, a souvent une dimension politique. On comprend que ce genre ait retenu l'attention d'un écrivain aussi attaché au destin de son pays que José Cardoso Pires qui, en 1969, soit cinq ans avant la Révolution des Œillets, éreintait le régime de Salazar dans une longue nouvelle à clefs : Son Excellence le Dinosaure. Vingt ans plus tard, il insérait ce texte dans La République des corbeaux, parmi six autres fables en prose.
La critique a justement souligné le don aigu de l'observation, l'implacable précision de José Cardoso Pires. Encore convient-il d'insister sur son immense fantaisie, sa pénétration psychologique et l'humour qui ne lui fait jamais faux bond. (Quatrième de couverture de l'édition Gallimard).
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" Et puis ", continue le capitaine (et cette fois il parle comme s'il confiait un secret à la pluie), " il ne faut pas oublier que la guerre est une chose et que les manœuvres en sont une autre. Dans les manœuvres les erreurs sautent plus facilement aux yeux. "
Et le lieutenant :
" Bien sûr, et on n'a pas l'ennemi pour vous aider à les corriger... "
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A distance, là-bas, à travers la lande, deux hommes passent. Les gardes de Leandro ne leur prêtent pas grande attention. Ce sont des paysans qui sont en chemin, journaliers ou non, peu importe – cherchant de quoi vivre. Deux hommes comme tant d'autres, qui vont le dos courbé, traînant l'inquiétude des gens en quête de travail, et qui trouvent toujours le même abandon dans les villages et les hameaux : chômeurs au soleil, femmes sur le pas de leur porte, patrouilles faisant des rondes.
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" Holà, patron ! C'est la garde ! "
Au domaine des Maia ils étaient reçus par l'intendant, tenant en laisse un grand chien-loup. Il leur offrait du café et parlait des bandes de paysans qui rôdaient aux alentours. Les gardes l'écoutaient, acquiesçaient de la tête, mais ne s'avançaient pas trop. Ils savaient qu'il s'agissait de journaliers sans travail qui, malheureusement, battaient les chaumes en quête de gibier.
" Du moment qu'ils ne font pas de politique, ce n'est pas bien grave ", disaient-ils.
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