Le voyage avait commencé et le navire, fragment détaché de la terre, continuait solitaire et rapide comme une petite planète. Alentour, les abîmes du ciel et de la mer joignaient leurs inaccessibles frontières. Une immense solitude circulaire se déplaçait avec le navire, toujours changeante et toujours semblable, à jamais monotone et à jamais majestueuse. (...) Le navire avait son propre avenir ; il vivait de la vie de ces êtres qui foulaient ses ponts ; pareil à cette terre qui avait livré à la mer, il portait un poids insupportable de regrets et d'espoir.