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Citation de lafilledepassage


Dans le très haut personnel du régime, Himmler était le seul qui disposât de Kersten comme de son médecin permanent et privé. Mais d’autres grands dignitaires se faisaient à l’occasion traiter par lui.
Le premier fut Ribbentrop. Kersten détestait le ministre des Affaires étrangères du IIIe Reich pour sa vanité, sa jactance, son arrogance et pour une bêtise qu’il estimait confondante à un poste capital. Ces sentiments, le docteur les traduisit en demandant à Ribbentrop des honoraires si considérables que le ministre arrêta sa cure.
Puis vint Rudolph Hess. À son égard, Kersten n’éprouva pas la même animosité. Le déséquilibre mental de Hess était évident. Mais à la mesure des fous et demi-fous qui dirigeaient le IIIe Reich et dont la démence avait un tour répugnant et dangereux – mégalomanie, fanatisme, sadisme, racisme – le délire de Hess semblait anodin. Il vivait dans un état d’exaltation puérile. Il adorait les romans de Jules Verne et ceux de Fenimore Cooper sur les Indiens des prairies américaines du XIXe siècle. Quand il voyait dans la rue une jeune fille au bras d’un soldat, il sanglotait d’attendrissement : « Quelle pureté et quelle virilité réunies », disait-il.
Très religieux, mystique effréné, il avait résolu, après la guerre dont il déplorait les ravages, de se retirer dans un désert pour y vivre en ascète. En attendant, il rêvait et parlait sans cesse d’accomplir un acte grandiose qui laisserait son nom dans la mémoire des hommes, un acte qui servirait l’Allemagne et le monde ; la guerre et la paix – il ne savait trop. En même temps, il était désespéré de ne pouvoir participer au combat, lui, excellent pilote, dans une escadrille. Hitler, qui l’aimait beaucoup, le lui avait défendu expressément.
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