La force créatrice des artistes des XIe et XIIe siècles a donné naissance à un style qui s'étendit à toute la civilisation occidentale issue de l'empire de Charlemagne et en marqua les différentes disciplines, que ce soit l'architecture, la sculpture, les ivoires, les tissus, l'orfèvrerie, la peinture en ses diverses manifestations : miniatures, peintures murales, vitraux.
On constate donc à l'époque romane de nombreuses affinités entre un art et tel ou tel autre, et des rapprochements peuvent être proposés aussi bien entre une figure sculptée et celle d'une miniature qu'entre le motif d'une pièce d'orfèvrerie et le thème d'une peinture murale ...
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La peinture s'exerce dans le Moyen Age à peu près à titre égal dans deux directions différentes : les murs d'églises ou de palais et les manuscrits. L'art du manuscrit est ancien, aussi ancien que l'écriture, mais jamais il n'a été si pratiqué, si honoré que depuis qu'il est devenu le véhicule des textes sacrés. Le manuscrit reçoit et transmet la parole de Dieu, "l'écriture sainte". Mieux que cela, il est associé au culte. Sur l'autel du sacrifice, à côté du calice et de l'hostie, il a sa place, il est encensé avec une particulière solennité. Il ne sera donc jamais traité avec trop de foi, il ne sera jamais trop beau.
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