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Citation de aleatoire


Notre identité intime et intemporelle, la plus irréductible de soi-même, le "Je suis" le plus profond et permanent, a toujours la figure d'un petit garçon ou d'une petite fille, bébé ou déjà sur ses jambes, voire plus grand, qui est au centre d'une scène imaginaire sans cesse rejouée au cours de notre vie.

L'aimé est pour moi une imago que je forme dans mon esprit à l'usage de mon désir.

Nous vivons avec des fantasmes mais nous sommes nous-mêmes des fantasmes pour celui qui nous aime ou nous hait.

Il n'existe pas d'être capable d'aimer un autre être tel qu'il est. Nous demandons à l'être aimé de s'ajuster au fantasme que nous projetons sur lui. (...)

Comment peut-on tant jouir ou souffrir de choses imaginaires ? Comment est-ce possible que nous façonnions notre réalité avec des images qui nous font plaisir ou qui nous font mal ? Je crée ce qui me torture, comme je crée ce qui me comble.

"Tu me demandes si tu n'as jamais pressé dans tes bras que mon fantôme, conclut la belle rieuse, eh bien ! permets-moi de te répondre : Cela ne te regarde pas !" (Mallarmé). Que dit d'autre la belle à son amant, si ce n'est de rester dupe de son illusion et de continuer à l'embrasser en embrassant son image ? Comme si elle lui chuchotait :"Ne te réveille pas ! Laisse-toi porter par ton fantasme !"

Lorsque nous pleurons la perte d'un être cher, nous savons que nous l'avons perdu, mais nous ignorons "qui" il était pour nous, nous ignorons ce que nous avons perdu en le perdant. De même, nous aimons sans savoir "qui" nous aimons vraiment. (...)

En fait, il n'y a pas de véritable perte sans que le sujet s'identifie avec ce qu'il perd. Du point de vue psychanalytique, nous sommes, dans le fantasme, ce que nous perdons.
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