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Citations de Juan Manuel Florensa (16)


Quand se présente une possibilité d'améliorer le monde, il n'y a pas à hésiter. On se dit que mourir importe peu pourvu qu'on ait vécu selon ses rêves.... Fût-ce quelques heures... Et il ne faut pas être anar pour ça. C'est la colonne vertébrale qui m'a maintenu debout.
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Une douce tiédeur monte de l'asphalte. Une paix berce les fenêtres éclairées. Régis goûte la douceur de la nuit. Au bas de la rue commencent à s'agiter les fêtards. Les putes pointent leur nez et les premiers ivrognes trébuchent sur le trottoir.
--- Tu ne sais pas ce qu'il y a derrière ces fenêtres, quels secrets, quelles souffrances, quel désir de vengeance, quel besoin de justice. La guerre n'est pas finie. Chaque fenêtre est un oeil qui épie.
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Tu crois que la révolution va de l'avant comme une flèche... Non. Comme un boomerang elle tourne en rond. Elle revient au point de départ. Telle est l'exacte définition d'une révolution. Nous nous sommes fait pigeonner. Ce n'est pas une guerre civile mais une guerre intestine, et elle part en diarrhée.
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Et la petite bossue. Il y avait une fillette toute pâle, mignonne comme un coeur, onze ans pas plus. Elle était bossue. Son beau profil et sa bosse se découpaient en silhouette sur le fond de flammes. Il s'est approché d'elle, tout souriant. Elle l'a regardé avec de grands yeux de ténèbres où scintillaient les éclats de l'incendie. Tout en silence, elle a pointé son index sur le pavé. Elle indiquait des plaques de sang caillé. Il a compris. Comme il n'avait aucun mot pour répondre à son regard, il lui a tourné le dos. Il s'en veut encore. On n'est pas toujours à la hauteur des situations.
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Nos ennemis étaient nos frères. Les fascistes sont nos frères. Comme CaÏn était le frère d'Abel. Tout crime contre l'humanité reste un fratricide.
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La terrasse n'est pas grande mais elle suffit à étendre le linge de l'immeuble ; quand il ne fait pas trop chaud, les enfants parfois y vont jouer. De là, il domine une enfilade de toits. Barcelone l'impudique étale sa démesure baroque. Barcelone la licencieuse additionne à la dissolution de Babylone la splendeur de Paris. Les lumières scintillantes et clignotantes orchestrent la vie nocturne et lui renvoient une colossale beauté.
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Abuelo a raconté, mais le déferlement des mots n'a pas apaisé le petit fils ; il sent que dans l'agrégat des paroles reste un bloc muet, un bloc de vacance aussi vaste et incernable que l'infini. Au pied de chaque mot gît l'abîme du silence... et lentement chaque mot glisse vers l'omertà. Les hommes gardent leur puérilité : ils occultent leur saloperie, la travestissent. Et leurs profondes douleurs. Des décennies sont nécessaires pour arracher les déguisements et sortir la vérité du puits. Quand elle brandit son miroir pour que les hommes se reconnaissent, gênés, ils détournent le regard.
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Se taire était la seule arme pour rester en vie. Le silence est fils de la peur....
Devant l'inconcevable, l'Espagne de 36 a appris à la boucler et à se soumettre à la force. Se taire est devenu une habitude, une tradition....
S'ils se taisent encore, c'est parce que la trouille s'est transmise de génération en génération.
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J'ai fait le mort. Il faut faire le mort pour ne pas mourir, c'est simple. Je suis resté longtemps allongé. Le souffle de l'ouragan m'avait recouvert de débris végétaux. Un scarabée noir comme le charbon se baladait sur ma main. Il était beau et j'ai aimé sa beauté.
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... l'homme rappela que dans le désert il suffit de quelques gouttes d'eau pour réactiver des végétaux qu'on a cru morts. De la même manière, quelques gouttes de mémoire peuvent déclencher les forces obscures de l'humiliation, de l'impuissance et de la rancoeur.
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Lutter est la seule chose qui vaille le coup dans la vie.Peu importe si tu perds la bataille, la valeur de la vie se trouve dans le combat. Mais comment aider la guerre?
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La perfection a quelque chose de fascinant qui conduit au seuil de la beauté pure.
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La guerre d'Espagne, selon Antonio se résume en quelques phrases lapidaires.Un pronunciamiento militaire a renversé le gouvernement républicain.C'est tout.Voilà.Le laconisme des réponses est décevant, voire déroutant. Tout prend la banalité d'une tragédie glacée.
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Il passe son temps à taper à la machine des textes violents destinés à ébranler les structures politiques.Comme la plupart des anars, il gueule dans le vide et plonge les banderilles dans l'eau.
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On n'apprécie une oeuvre que si elle vous parle.Essentiellement si elle parle de vous d'abord, de ce que vous connaissez ensuite.
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Si les femmes de ménage font les putes où allons nous?
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