L’arrogance du sultan va susciter les craintes les plus vives du joaillier (pourtant très malin). Que décidera le destin ? Un superbe conte et, en fin d’ouvrage, un dossier très intéressant intitulé « Le carnet du Maghreb, des informations sur la vie quotidienne et les traditions maghrébines ».
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J’apprécie beaucoup les romans d’Alain Mabanckou et c’est avec un vrai plaisir que j’ai plongé dans ce récit onirique.
On retrouve à la fois les souvenirs de l’auteur et tous les contes et superstitions qui ont peuplé son enfance. L’histoire de son père ramenant les livres abandonnés par les touristes à l’hôtel où il travaillait, j’ai entendu Alain Mabanckou la raconter et cela m’a amusée de la retrouver dans ce récit pour la jeunesse.
Cet enfant, qui veut communiquer avec sa sœur morte deux ans avant sa naissance est à la fois mélancolique et plein de vivacité. On retrouve, sous la plume de l’auteur congolais, la verve et la spontanéité qui ont fait son succès. Ici, c’est un petit garçon de dix ans qui raconte sa vie d’enfant unique dans une famille très modeste. On entre dans l’univers d’un enfant et son quotidien dans un village du Congo. La vie n'est pas toujours facile, surtout quand il faut affronter les sorts et malédictions. On découvre là les superstitions et légendes d’une Afrique rurale et traditionnelle. Courageux, l’enfant affronte les fantômes de la nuit et c’est ainsi qu’il va rencontrer l’esprit de sa sœur dans une étoile qui lui fait des clins d’œil. Il a lu beaucoup d’histoires, bien sûr, et surtout « Le petit Prince » de Saint-Exupéry (Il faut savoir que ce livre est beaucoup lu en Afrique) et on comprend tout de suite ce lien qui se crée entre les deux histoires où le ciel, les étoiles et les êtres imaginaires ont une grande importance.
L’histoire, poétique, aborde des sujets graves comme la mort. C’est avec une grande tendresse que l’auteur parle du deuil et de l’absence.
Il faut se laisser aller au récit, en savourer le merveilleux et admirer les magnifiques illustrations de Judith Gueyfier. Les dessins sont hauts en couleur et précis dans le trait. Ils accompagnent joliment le récit onirique tout en montrant le quotidien d’un jeune garçon congolais.
Histoire touchante à la fois tendre et amusante à lire et à faire lire.
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A la recherche d'un livre à lire avec mes filles je suis tombée sur un présentoir avec plusieurs titres d'une maison d'édition qui m'était complètement inconnue: Rue du Monde et d'une collection qui ne me parlait pas plus: Totemkili. Séduite par les couvertures colorées je suis repartie avec 2 titres dont "Le bufflon blanc".
L'histoire est très jolie et selon l'âge des enfants le degré de compréhension n'est pas le même mais leur attention n'en est pas amoindrie pour autant (la tranche d'âge visée est celle des 6/9 ans). Ma petite dernière trop jeune a compris les grandes lignes et a bien aimé l'histoire, mon aîné pile dans la cible a su lire entre les lignes.
Les dessins sont très agréables: colorés et poétiques ils donnent corps à l'histoire et mes filles les ont beaucoup commenté.
Seul petit bémol, mais c'est un point de vue d'adulte et les enfants ne seront peut être pas du même avis, j'ai trouvé l'histoire un peu convenue.
A l'intérieur du livre il y a un beau marque page à détacher et à la fin de l'ouvrage on trouve "l'atelier des infos" qui nous donne des informations en rapport avec l'histoire que l'on vient de lire. Dans le cas présent des explications sont données sur ce qu'est un sage, un présage, sur les buffles ou encore sur ce qu'est l'armée de terre cuite.
Ces petits livres sont idéals pour les enfants qui commencent à lire seuls, ils ne sont pas trop longs et les illustrations sont sympas.
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Une princesse qui dessine les plus beaux habits et le tailleur le plus habile du royaume étaient forcément amenés à se rencontrer et à travailler ensembles. Le petit tailleur tombe même fou amoureux de la princesse sans jamais l'avoir vue, la princesse, elle, rêve des mystérieux maîtres tailleurs...
Un belle histoire et de superbes illustrations.
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Cet album s'inspire d'un conte asiatique, je le trouve malicieux...
comme un sage qui prodigue des conseils avisés
avec un clin d'oeil sur le côté,
des conseils dont on ne sait quoi penser...
Le récit commence d'abord par une naissance
(ce qui d'ordinaire est un heureux présage):
mais cette naissance suscite l'inquiétude à la ferme...
un bufflon blanc est né
dans une famille de bufflons noirs:
ce changement est-il un mauvais présage?
Li, le fermier va consulter un vieux sage...
le sage des pays des brumes,
celui-ci, après avoir longuement réfléchi,
sourit:
et il dit qu'il s'agit d'un bon présage.
Ouf! Li est soulagé. Il remercie le sage et reprend sa route d'un pied léger.
A peine rentré,
il se sent pris de faiblesse, s'allonge ...
et voilà qu'il n'entend plus les voix de ses proches ....
Plongé dans le silence: il est devenu sourd!
Le fils aîné, indigné, retourne voir le sage...
qui réplique, encore une fois,
qu'il s'agit d'un bon présage.
Cette fois-ci, c'est le fils aîné qui,
de retour, devient aveugle.
Mais la guerre est à leur porte...
Il y a des milliers de morts.
Même les plus jeunes et les plus âgés
sont engagés
pour y participer.
Il faut vraiment être sourd
...ou aveugle pour y échapper...
Ce conte apprend sans nul doute à voir au-delà du bout de son nez
...C'est un conte épatant:
il consiste à voir toujours plus loin,
il permet de progresser
et aussi de garder le moral au plus haut
même dans des temps troublés...
à n'en point douter....
Un jour cependant, la guerre s'apaise.
Quand il n'y a plus rien à détruire,
Il faut désormais reconstruire...
Et le fermier sourd perçoit comme un souffle léger
provenant du prunier,
...Il entend à nouveau
le doux chant d'un oiseau:
celui d'un rossignol sur le prunier en fleurs...
Il n'en croit pas ses oreilles!
et pourtant...
le lecteur n'est pas au bout de ses merveilles..
Son fils aîné perçoit aussi les prémices du printemps,
comme un souffle... issu d'une orchidée
Il ressent le parfum de cette fleur délicate:
et ses yeux s'entrouvrent, on l'aura deviné...
devant cette superbe orchidée.
C'est le printemps!
et la fin des tourments.
La paix revenue sur terre,
Il faut désormais semer et planter,
conduire les buffles aux champs
tout rebâtir,
tout reconstruire...
les maisons et le pont séparant
les deux rivages de la vallée.
Un jour, les voisins ont à nouveau franchi le pont
pour boire ensemble une tasse de thé.
Désormais, le récit s'est transmis
Chaque naissance est désormais accueillie
le coeur grand ouvert
quelque soit la couleur du buffle nouveau-né.
Qu'il soit beige, gris, brun, blanc ou noir,
Chaque naissance est un bon signe, un heureux présage.
Chaque naissance est une chance
le signe d'une vie sans nuages...
Un conte qui permet, avec la vision du sage
du pays des brumes,
de voir le soleil dans la nuit
et les étoiles dans le ciel.
Il permet de voir l'espoir
même lorsque tout est noir...
Plein d'un optimisme malicieux, ce conte est aussi illustré
de très belles images colorées
par Judith Gueyfier...
Des illustrations que j'adore, il faut le relever...
remplies de couleur
et aussi de douceur.
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L’enfant de dix ans qui nous raconte cette histoire a un secret : chaque nuit, il sort pour regarder le ciel et parler avec sa sœur-étoile. C’est ainsi qu’il nomme celle qui est morte deux ans avant sa naissance, cette grande sœur qu’il n’a pas connue.
Alain Mabanckou sait à merveille mêler le réel au fantastique. Il y a la vie quotidienne, bien sûr, qui n’est pas toujours rose quand on est pauvre et que le toit de sa cabane laisse passer l’eau. Mais on s’habitue à tout lorsqu’on a un rêve, et ce rêve ressemble à celui du petit Prince lorsqu’il y a le dessin d’un mouton dans le ciel. L’enfant, qui se laisse prendre ses billes par les plus forts, apprendra à s’imposer en grandissant.
C’est un beau récit initiatique qui mêle le rêve aux aléas de la vie. On y parle de la mort avec beaucoup de douceur et aussi de l’amitié qu’il n’est pas facile de gagner. On découvre aussi les rites et superstitions avec fantômes et malédictions de sorciers.
Une histoire qui donne à réfléchir sur une autre culture que la nôtre et sur les difficultés d’une famille pauvre dans un village congolais.
Les illustrations pleine page de Judith Gueyfier apportent une note de couleur et de poésie au récit.
Une belle découverte pour laquelle je remercie les éditions Seuil jeunesse et Lecteur. Com.
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La belle princesse Saïane est passionnée par la création de vêtements, et c'est Miral, jeune tailleur, qui les lui confectionne. Mais bien que Miral soit sous son charme, Saïane ne rêve que du légendaire pays des maîtres tailleurs. L'amour sera-t-il plus fort que tout...
Je dois dire que je suis tombée sous le charme des illustrations de cet album : elles sont tout simplement sublimes !
Quant au conte lui-même, c'est une belle histoire d'amour mais le côté onirique et métaphorique de la fin avec le fil d'Ariane, la traversée du désert et la métamorphose du cocon en papillon m'a un peu dérangée.
Dommage !
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Un petit format coloré: toutes sortes de véhicules et de moyens de transport utiles pour voyager... hétéroclites, diversifiés:
tout doucement en éléphant ,
ou plus rapidement, en car
ou en cheminant tout simplement...
ou encore en empruntant la train ou la mongolfière,
sur terre ou dans les airs...
original et tout en couleur.
Un petit livre qui apporte le bonheur...
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Un petit format tout en couleurs
qui offre un voyage autour du monde.
Toutes les habitations dessinées
forment un univers merveilleux, coloré
et qui crée l'envie de visiter
d'autres pays, et de les explorer
pour promener sur le monde
un regard émerveillé.
Des habitations de toutes sortes
parsèment le monde entier.
Judith Gueyfier présente ici une version colorée
de ces toits différents, multiples et variés...
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C'est l'heure d'aller à la sieste!
Qui n'a jamais prononcé ces mots ne peut savoir l'effet produit sur l'enfant, ou les enfants, à qui ils s'adressent.
La sieste, moment de calme rejeté par les plus petits et espéré par les adultes.
La sieste, un univers où l'angoisse se dispute avec le sommeil réparateur après une longue matinée à découvrir le monde.
La sieste, tabou s'il en est, pourtant essentiel au développement de l'enfant, en harmonie avec le monde.
La sieste commence toujours ainsi:
"D'abord, on n'a pas très envie de s'endormir: il y a tellement mieux à faire...."
Seulement, un bruit de vagues, appel à paresser sur la plage, se fait entendre, l'esprit s'envole pour écouter une histoire venue de loin, très loin, apportée par les vagues.
Ainsi commence le voyage au gré des histoires et berceuses racontées à travers le monde, par toutes les mamans à leur tout-petit bout de chou.
Ainsi commence l'aventure de l'imaginaire, celui qui aide à grandir, à se construire, à être ce que l'on est, ce que l'on deviendra.
Un fil conducteur... une sauterelle: de minuscule elle devient grande puis immense, elle est comme le rêve envahissant les limbes du monde proche et lointain. Elle bondit à travers le monde, elle survole des enfants, des adolescents endormis ou rêvassant, l'esprit libéré du poids de la réalité.
Le temps passe, l'esprit a voyagé, a appris, a vu mille et une jolies choses, a entendu mille et une belles histoires, a croisé mille et une personnes. Le bruit des vagues chuchotent "il est l'heure de se réveiller".
La petite fille s'éveille lentement, triste de quitter ce monde du rêve où tout est immense et à portée de main. La réalité reprend le dessus malgré la nostalgie de quitter l'état agréable du voyage immobile.
"Déjà? Il y a tellement d'histoires à rêver, allongé, bien reposé...Puis très vite, tout le monde finit par se lever: il y a tellement de choses à faire cet après-midi!"
Au quatre coins du monde, le même rituel se déroule sous des cieux et dans des langues différents. Au quatre coins du monde, l'enfance se construit au fil des sommeils remplis de rêves.
Un album court, servi par un texte très beau, poétique et drôle à la fois, et de très belles illustrations comme on les aime chez les Editions Rue du Monde.
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A pied, en vélo. Seul ou en famille. Dans les dunes ou sur l'eau. Et toi, tu voyages comment ?
Judith Gueyfier dessine nos habitudes de voyages, de transports avec de jolis traits et de jolies couleurs. Un album pour les 0-3 ans.
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Un jeune tailleur amoureux d'une princesse qui, elle, rêve du pays mythique des maître-tailleurs. Elle ira à la rencontre de la légende en s'enfuyant de son beau palais mais pourquoi chercher si loin ce que l'on a sous les yeux ?
Un album magnifiquement illustré même si l'histoire est à mes yeux un peu trop dense et confuse sur la fin.
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Un petit format sur les métiers:
L'un (le peintre), aime jouer avec les couleurs,
et l'autre (le cuisinier) avec les saveurs...
seul ou en équipe, en tenue comme les médecins ou les pompiers...
il permet de découvrir des métiers différents:
une employée dans un bureau
ou un pêcheur sur un bateau,
des ouvriers qui travaillent sur une grue dans le ciel en hauteur
ou sous la terre tout en profondeur ...
un délicieux petit album coloré dans une collection Tip Top qui permet de partir à la découverte du monde.
(La collection de Rue du Monde s'appelle Tip Tap ;) )
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Une princesse qui travaille?
Les contes ne cesseront pas de nous étonner.
Il était une fois donc une princesse du nom de Saïane, qui savait dessiner les plus belles robes de princesses qui soient.
Une princesse styliste, voici une idée qui plaira.
Saïane était bien connue pour ses tenues presque trop audacieuses pour la cour du roi son père.
Cela dénote un personnage passionné.
Cette belle artiste à la vie rêvée n'était néanmoins pas modéliste, un rêve imparfait.
La vraie vie vous réclamerait d'être les deux, chers lecteurs, d'imaginer et de créer de toutes pièces.
Et pour combler ce manque, Saïane fit alors appel au jeune Miral qui était lui tailleur.
Miral devint vite le prolongement concret de l'imagination de Saïane, il donnait vie à sa fantaisie.
Nous retrouvons ici le même lien qui peut unir un auteur et un illustrateur, dès la 1ère de couverture, les images colorées et oniriques de Judith Gueyfier nous captivent, nous passerons un bon moment avec l'histoire.
Les âmes plus romantiques diraient pour faire court que la princesse et le tailleur s'était bien trouvé.
Et Franck Prévot vous promet de toutes façons de l'amour, en grande enseigne de titre, alors pourquoi ne pas y croire.?
Mais Saïane avait un rêve qui pouvait se porter au delà des talents déja remarquables de Miral.
Non pas que les prétentions d'un roturier ne puissent se placer à la bonne hauteur, non, c'était juste que la princesse avait un vrai coup de coeur pour une histoire légendaire, un conte de princesse qui pouvait classer ses attentes au mariage dans la catégorie des amours imaginaires.
La jeune Saïane avait un rêve cher, les princesses ont des rêves très chers en général, les contes les enveloppent d'un voile de délicatesse qui font oublier l'étiquette du prix aux jeunes lecteurs.
Si la Peau d'âne du Conte de Perrault avait demandé à son père-roi des robes irréalisables -la robe couleur du temps, la robe couleur de lune et la robe couleur de soleil- pour ne pas l'épouser, Saïane était en revanche persuadée que seul un seigneur tailleur, capable de lui concevoir une robe dans du fil de soie de papillon, se montrait le meilleur parti.
La petit sirène voulait des jambes et partir là-bas, la Reine des Neiges ne voulait plus mentir et se trouver libérée, délivrée, Saïane préférait un robe.
L'auteur Franck Prévost ajoute à son histoire un supplément d'âme attachant avec ce jeune tailleur qui se trouve séduit par cette princesse sans jamais l'avoir vu de près.
L'artisan était contraint à porter une cagoule en la présence de la belle enfant ( baisser les yeux et continuer à travailler aurait été pourtant bien plus simple mais beaucoup moins romantique).
Saïane, sans s'en rendre compte, laissera parler l'intuition dans des circonstances à découvrir et tressera le vrai lien qui l'amènera à l'évidence, nous sentirons ce fil de l'amour se tendre petit à petit entre les protagonistes, mettant en concurrence la réalité des sentiments et le fantasme de l'amour.
Saïane partira finalement là-bas, loin du palais, notre petite sirène poursuivra tout de même son mirage dans les déserts et fera l'expérience de la vie hors de l'eau.
Le conte s'avère là-dessus étonnant avec cette quête initiatique pour une héroïne de conte, ce qui est plus courant pour les héros.
Nous pourrons considérer qu'à son retour Saïane aura mûrie, un fait appuyé d'une jolie métaphore, l'héroïne revient nue comme un ver, couverte des restes de sa robe enroulée de fils comme dans un cocon de papillon.
C'est la magie des Contes Merveilleux où tout est possible, où les princesses épousent les roturiers et où la fin des belles histoires se ponctuent par un baiser d'amour sincère.
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Il n'y a pas à dire, cette Amélie est une excentrique.
Avec son petit tutu rose couvrant en corolle sur ses leggings, tissus pailletés de bulles de savon écarlates.
Son t-shirt spirale donnerait presque le tournis.
Il est probable que sa maman du livre lui ait permis de choisir ses vêtements, qu'elle respecte sa petite personnalité haute en couleurs.
Nous la devinons créative dans ses jeux, pleine d'imagination cette Amélie.
Que fait-elle à traîner sa chaise derrière elle comme on tire son cabas à roulettes?
Il est sûr que le cabas à roulettes attire moins les regards et les questions que la chaise sur laquelle elle se perche.
A qui appartient cette petite?
"Parfois, elle s'assied pour regarder passer les gens. Parfois, elle grimpe dessus pour voir le monde d'en haut."
Amélie a le petit grain, celui d'une folie douce, un imaginaire qui tapisse les double-pages pour nous faire franchir son univers exubérant.
Le texte est lui-même poétique, accompagnant les images en tango serré.
"Elle a vu des grains de folie qui dansaient."
Me vient aussitôt l'image mentale d'une valse aérienne, de légères aigrettes, des pissenlits "dents-de-lion" tout blanc.
Amélie a son monde bien à elle.
On le voit. Le décor se transforme autour du quotidien banal.
Agnès de Lestrade nous montre la vision des choses par le bout de la lorgnette de Amélie et la petite semble prendre les contrariétés d'un meilleur pied que les gens qu'elle croise, du haut de sa jeunesse perchée sur une chaise.
L'auteure nous représente un entourage qui a oublié de voir la vie du bon côté, qui laisse s'échapper l'air frais, ce petit vent de folie qui fait sourire.
Notre Amélie joue les magiciennes, indique du doigt où se cache le bon côté, rangé la-haut à gauche, déterre quelques bons souvenirs envolés et retient un peu de souffle au passage.
Et ainsi, nous avons une histoire où la magie se répand doucement et où tous les personnages se trouvent au final à lever la tête.
Tiens? Le ciel est bleu, comme dans mes souvenirs.
Les mots d'Agnès de Lestrade et les couleurs de Judith Gueyfier ne nous offrent pas nécessairement une chaise (quoi que cela soit très utile pour s'accorder des pauses salutaires), ils nous invitent à prendre de la hauteur.
L'angle pris pour cette histoire est intéressant, il met par ailleurs aussi en vedette les petits bouts de chou vivants et créatifs.
J'aurais parié pour un album des éditions Rue du Monde, pour cet onirisme doublé de philosophie, mêlant réalité urbaines et fantaisies colorées et assez seventies.
Et bien non, c'est chez Sarbacane et c'est à découvrir.
Puisque l'humeur éditoriale est à Mai 68, date anniversaire, pourquoi ne pas suivre le mouvement et souligner cette fin d'album d'un classique musicale un peu d'époque qui illustre bien ce qui est suggéré la-haut, en chronique, en double-lecture:
Michel Fugain et le Big Bazar, "Fais comme l'oiseau" (1972)
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Un bel album à découvrir avec les enfants pour aborder avec eux les difficultés de vivre, les dures conditions d'existence, des enfants de par le monde.
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