Il y a un moment où nos besoins sont comblés et ça devient mortifère comme logique sociale de viser l’accumulation de l’argent
Aujourd’hui, les parvenus triomphent partout, ici comme à la Maison-Blanche ou à l’Élysée, et c’est peut-être là le malheur de cette élite, car la passion de l’argent et du capital, lorsqu’elle ne connaît pas de freins, se dénonce elle-même.
Il y a certes des intellectuels, deux ou trois péquistes, et une poignée d'illuminés de Québec solidaire (QS) qui, la tête dans les nuages, rêvent de soumettre la matérialité économique à quelques visées spirituelles ou culturelles. Mais, à l'instar de certaines étoiles du firmament, si on perçoit leur lumière, on se doute bien que le corps duquel elle émane est mort depuis longtemps. Par bonheur, pendant que ces gens jacassent, se lamentent, persiflent et fournissent gratuitement du contenu à Radio-Canada, les institutions de l'État se mettent au pas de l'esprit d'entreprise, dont on pressent qu'il sera d'ici peu l'esprit du peuple.
La seule exigence de cette élite, son seul impératif catégorique, on l'a vu dans le Manifeste des parvenus, c'est que, peu importe l'origine, l'orientation sexuelle, la religion ou le degré de nationalisme, tous honorent un seul dieu: l'argent. Le reste, lui, est secondaire.
Un homme né avec une cuillère d'argent dans la bouche qui, parce qu'il attribue l'importance de sa fortune à la hauteur de ses efforts, se permet de cracher sur quiconque rappelle à sa conscience que seuls ceux qui ont tout peuvent croire qu'ils n'ont besoin de personne.
Le capital est moins une fontaine qui éclabousse l'ensemble qu'un trophée qu'on se dispute
Il n'y a pas deux sociétés, la bonne qui est riche et la mauvaise qui est pauvre. Il n'y a qu'une société.
-Jacques Ferron