Mes souvenirs du camp, eux-mêmes, s’estompent parfois. Je vieillis. Les noms disparaissent. Il y en a que je connaissais encore la veille et qui me restent aujourd’hui sur le bout de la langue : je les cherche, ils ne reviennent pas. Le prénom d’un ami. Le nom de famille de celui qui m’a sauvée. Il y a des jours où tout s’efface.
Mais pas la perte. Ni la colère.
La joie non plus, heureusement, et j’en ai eu de grandes. Je les chéris.