Julian Bell

Pour moi ce catalogue ne vaut que par sa présentation insolite, thématique : les autoportraits des grands peintres où chacun peut y voir un intérêt non en y trouvant la sale tronche de son peintre préféré auto portraituré qu'il doit connaître mais en voyant celle des autres qui rassurent. Ce catalogue aux 500 autoportraits est plutôt axé sur les hommes, et même si les femmes sont nettement moins nombreuses à se tailler le portrait et à écumer la beauté du monde de leur pinceau, c'est dommage de ne pas gouter davantage à la complexité si touchante du sexe faible. Peut-être que deux choses viennent tempérer ce jugement, de temps à autre la part féminine de ces artistes virils qui occupent presque toute la scène est présente. Je ne sais pas si ceux-là voulaient se représenter derrière un masque, se pasticher ou apparaître comme tel, je laisse ce soin entre les mains expertes des fins analystes. Un autre autoportrait d'une femme celui-là apparaît en tête de la série, il date des années 1402 : il est magnifique et semble bien moderne, annonçant la couleur et la facture presque fauviste de Matisse. Il s'agit de Marcia peignant son portrait. Il est anonyme, et il est probable que ce soit l'oeuvre d'une femme qui représente la femme peintre antique indiquant que la femme artiste n'est pas un phénomène social récent résultant d'un combat de femmes .. Ce détail d'enluminures est une traduction française de l'oeuvre de Boccace.. Il est en tout cas d'une délicatesse infinie, on y voit à côté du pupitre la table où s'étalent les pigments broyés dans des godets ; il prend même quelque liberté avec la religion toute souveraine à l'époque ..



Ma première impression qui crève les yeux est que les grands peintres, les vrais artistes ne s'épargnent pas, ne se font pas de cadeau avec l'image que leur propre figure leur confère, aidé du miroir. Curieusement, on voit chez ces grands artistes une propension à faire de soi un portrait pas flatteur, alors qu'on s'attendrait à de l'enjolivement. Je ne suis pas sûr qu'en descendant dans la gamme on y retrouve pareil détachement et humilité.



J'ai retrouvé cela en littérature aussi, à part quelques rares émules de Narcisse.



Jean Paul Enthoven vient d'écrire "Les Raisons du coeur" qui est un autoportrait. J'en ai lu quelques pages, c'est plutôt bien écrit. L'émission d'Anne Fulda titrait : un autoportrait sans concession, et Enthoven de rétorquer : vous connaissez un autoportrait avec concession, vous ?

Ce petit livre de poids donne à admirer 500 autoportraits dans une belle qualité de reproduction. Une courte introduction nous invite à réfléchir sur cette pratique, nous voyons qu’elle est plus ancienne que la mode du selfie (ce que montrait une excellente exposition au MBA de Lyon en 2016).

Au fil des pages, se déroulent des portraits depuis l’Antiquité jusqu’à la fin du XXe siècle. Chacun d’eux est une rencontre fascinante avec un artiste qui nous regarde dans les yeux. Le cartel sobre (nom date lieu de conservation) ne nous distrait guère de ce visage auquel on s’attache et qui nous retient. Nous prenons le temps d’entrer dans l’intimité de ces hommes et de quelques femmes à la fois hors du commun dans lequel nous cherchons des ressemblances avec ceux qui nous entourent au XXI e siècle.

Voilà ce que j'appelle un beau livre. Un livre qui nous entraîne au fil des pages à la découverte de 500 peintres connus ou moins connus. Tous on fait la même chose se peindre sous diverses apparences, certains en St Luc le patron des peintres, d'autres se sont peints en famille, au cours d'un repas, dans leur vie quotidienne...

Pourquoi se représenter aux yeux de tous ?, un besoin narcissique ou pas ?. Quand à moi je trouve qu'ils ont eu une bonne idée, j'aime voir leur visages cela les rend plus réels, ces peintures leur donnent vie pour l'éternité.

Mais aujourd’hui ne faisons nous pas la même chose avec des selfis ? Nous nous mettons nous aussi en situation même si nous ne sommes pas des artistes, le besoin de nous représenter et là aussi sous une autre forme.

Mon coup de cœur est Courbet "l'homme désespéré" un visage superbe des yeux flamboyants.

Le premier auto-portrait est vers 2350 av.JC. le dernier 2017.

Un livre à prendre et à reprendre au fil des jours, à feuilleter, découvrir ou revoir dans des musées ou à défaut sur internet les autres œuvres de ces grands artistes.

Merci aux éditions Phaidon et Babélio pour ce beau cadeau que je garde précieusement

Un beau livre qui ne devrait pas prendre trop de place dans la bibliothèque tout lui apportant de la lumière (grâce à son astucieuse couverture façon miroir dans laquelle le lecteur peut voir son reflet, invitation à un autoportrait ?).

Le contenu m'a plu bien qu'il ne m'ait pas trop surprise. Quelques images connues, beaucoup de découvertes plus ou moins appréciées (question de goûts). Les introductions m'ont aidée à comprendre, mieux appréhender certains autoportraits mais j'aurais aimé davantage de texte explicatif et, peut-être plus encore, le commentaire de l'artiste face à son oeuvre, un autoportrait écrit pour compléter le tableau. Voilà mon regret. Cela reste un bel ouvrage, pour les amateurs comme pour les simples curieux dont je fais partie. Merci Babelio et Phaidon !

500 auto portraits

Éditions Phaidon

559P.

Merci BABELIO !

De l'Antiquité à nos jours , voici 500 autoportraits.

Des images de qualité , très agréables à admirer , prenons notre temps...

Des auteurs connus et beaucoup d'inconnus pour moi...

De nombreuses techniques utilisées : sculptures , peintures , huiles sur bois , huile sur toile , plume , photographie noir et blanc , gravure, pilastre en trompe l’œil , lithographie , crayon papier , encre ,aquarelle , acrylique....

CITATIONS :

"J'ai mis mon cœur et mon âme dans mon travail ,et j'ai perdu mon esprit dans ce processus ." Vincent Van Gogh.

Un livre à garder pour rêver.