Julie Bozza

— Impressionnant, marmonna Nicholas leur premier soir, alors que le soleil se couchait. C’est éblouissant.

Il traînait dangereusement au bord de la falaise, les mains ancrées dans les poches de son jeans. Il ne serait pas capable de se rattraper si jamais il trébuchait à cause de sa propre maladresse ou perdait simplement l’équilibre.

— Hé, dit Dave d’un ton nonchalant près de lui – mais pas trop non plus. Reviens par ici, s’il te plaît. Je n’ai pas l’intention de te perdre après seulement un jour de mariage. Et certainement pas en tombant d’une falaise. Ça paraîtrait un peu trop… arrangeant.

— Mais regarde un peu cette vue ! C’est comme si nous avions notre propre plage privée.

C’était la première fois que Dave en entendait parler. Il le rejoignit et jeta un œil prudent. Tout en bas – très loin – au pied de la falaise se trouvait un croissant de lune de sable d’un blanc pur, entre deux pitons rocheux tranchants. La magnifique eau turquoise clapotait lentement à cette mi-journée.

— Superbe, dit-il.

Et lui qui croyait que l’Australie avait le monopole des belles plages. Cependant, lorsqu’il regardait autour, il ne vit presque que des roches abruptes.

— On n’arrivera jamais en bas, par contre. Même en louant un bateau, ça me semble compliqué. Les marées sont plutôt hautes ici, non ?