« Moi j'étais là, malhabile, si, mi, la, ré, sol, do fa / Mais tu es partie, fragile, vers l'au dela / Et je reste malhabile, fa, sol, do fa"
Je sens les sanglots revenir: « Oh mon amie, oh ma douce, oh ma si petite à moi / Mon Dieu qu'elle est difficile, cette cantate sans toi »
Oui, Axel, maintenant, je réalise. Comme c'est difficile, sans toi. Ça fait des années que c'est difficile, que tu n'es plus la pour m'encourager. Et j'ai été maladroite, toujours, avec toi. Mais j'étais
là quand même. Et ça comptait pour toi, hein? Ou est-ce que tu m'en voulais de toujours dépendre de toi? De ne jamais prendre d'initiatives te concernant? Est-ce que c'est ça, la lettre? Est-ce que
c'est une lettre de reproches ? Est-ce que c'est de ma faute? Est-ce que cet énorme gâchis, c'est moi ? Hein ? Dis?
J'arrête brutalement la musique. Stop. Ce n'est pas Barbara que je devrais écouter. Même si j'adore Barbara. Mamie l'adorait. Je l'ai écoutée toute petite. « Drouot », c'était sa préférée.
Mais, là, maintenant, ce n'est pas cette chanson que je devrais écouter.
Dans ma playlist « Coups de cœur », la troisième chanson, c'est ça que je devrais écouter. L'Ave Maria de Caccini.
Tu n'étais pas là mais pourtant, tu es partout