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Citation de Maatneferkara


A quelques pas d’elle, une autre pensionnaire l’observait avec un sourire moqueur. Celle-­là était aussi brune qu’Hortense était blonde. Son teint d’ivoire et son profil d’impératrice romaine trahissaient le sang italien et contrastaient curieusement avec la grise humilité de la robe d’uniforme qu’elle portait. L’absence de manteau et de chapeau indiquait que la jeune fille était de celles qui restaient au Sacré-­Cœur pour les fêtes mais elle ne semblait pas en être autrement affectée.
— On dirait que les traditions se perdent chez vous, dit-­elle avec un sourire provocant. Votre cocher est en retard pour la première fois depuis six ans…
— J’espère surtout qu’il ne lui est rien arrivé. Si mon bon Mauger se presse toujours tant c’est parce qu’il sait combien j’ai hâte de rentrer à la maison.
Le rire de la jeune fille brune se fit cruel.
— Il est peut-­être mort ? Cela arrive à cette sorte de gens.
Le regard indigné d’Hortense se teinta de dégoût.
— La vie d’un homme ne signifie-­t‑elle rien pour une princesse Orsini ? Je ne vois pas là matière à plaisanterie. Mauger est notre plus vieux serviteur. Il m’a vue naître et je l’aime…
Félicia Orsini haussa des épaules désinvoltes.
— Dans notre maison de la piazza Monte Savello il y a une foule de serviteurs. Comment pourrions-nous en distinguer un seul ? Nos gens font partie de notre décor au même titre que les tapisseries ou les statues.
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