Juliette Sachs

Je soulève une paupière et la referme aussitôt, aveuglée par la violente luminosité. J’aurais dû penser à tirer les rideaux hier soir. La main en visière, j’abrite mes yeux et tends le bras vers la table de nuit pour attraper mon téléphone. Mon cerveau proteste en m’irradiant d’une douleur insoutenable. Il semble que mes neurones aient décidé de danser le pogo dans ma boîte crânienne. Je jette néanmoins un coup d’œil à l’horloge de mon smartphone. Dix heures trente. Une heure bien trop matinale pour une fille qui s’est couchée à l’aube avec deux grammes d’alcool dans chaque bras. […]
Génial, voilà que les vertiges viennent s’ajouter à la liste de mes symptômes. Cela m’apprendra à abuser du champagne. Et du vin. Et de la bière. Et des cocktails. D’un autre côté, je ne pouvais guère laisser ma meilleure amie et collègue célébrer son enterrement de vie de jeune fille sans un minimum de festivités. […]
Nous étions cinq. Cinq filles déchainées, délurées et assoiffées. On s’est marrées comme des folles, on a ri, on a dansé. Et on a abusé de l’alcool. Beaucoup abusé. Beaucoup beaucoup abusé.