Place au titre sans doute le plus enchanteur, dans le sens féerique du terme, de la collection “Les Contes des Cœurs Perdus”. “Héloïse et les larmes de givre” a été conçu en pleine pandémie mondiale de Covid-19. Un contexte nous ayant obligés à rester sédentaires tout en rêvant d’ailleurs. C’est le cas d’Héloïse, sa nature de hamadryade l’enjoint à ne jamais quitter son arbre de naissance, sans quoi : c’est la mort tant pour l’un que pour l’autre. Pourtant, contrairement à ses congénères, elle a envie de parcourir le monde, de voyager par-delà les océans et les terres inconnues.
Il suffira d’un petit Golem tout mignon pour que le secret le mieux gardé de son peuple lui soit dévoilé. Comme dirait le proverbe “à cœur vaillant, rien d’impossible”, or, ce petit bout de rocher doit retourner auprès de sa mère la Terre si le monde veut voir cesser la neige éternelle subitement apparue en même temps que le bébé de pierre.
Loïc Clément ajoute, avec Héloïse, un nouveau style de personnages et d’environnements à ses récits des cœurs perdus. La vie telle que nous la connaissons, et que nous avons pu la voir au travers des précédents titres, apparaît en arrière plan dans le voyage de notre héroïne, mais jamais elle n’ira en terre humaine. Le conte de fée est ici maître mot, de même que l’écologie. L’Homme a chamboulé la Nature et à cause de lui, elle est déstabilisé, perturbée et triste... en l’occurrence : une montagne ayant perdu son cœur.
Le trait de Justine Cunha, connue pour “Dans les yeux de Lya”, magistralement expressif, fait honneur au scénario. Grâce à son étude graphique en fin d’ouvrage, on comprend son cheminement et comment, petit à petit, la magie a réussi à opérer dans cette aventure. Une harmonie de couleurs et de décors qui invite le regard à se poser sur chaque case, chaque planche et ressentir les émotions de chacun. Et si nous aussi, on rendait un peu le sourire à Dame Nature, non ?!
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