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Citation de Jcequejelis


J'emballai tous mes livres. Les caisses me servaient de sièges. Les livres jouent dans une colonie un tout autre rôle qu'en Europe. Ils montent seuls la garde de notre passé. Aussi n'est-il pas étonnant que nous éprouvions pour eux une reconnaissance ou des rancunes accrues.

Les personnages d'un roman vous escortent quand votre cheval galope dans la plaine. Ils se promènent avec vous dans les champs de maïs. Comme les soldats débrouillards dénichent le bon cantonnement, ils trouvent seuls le lieu qui leur convient.

Les livres nouveaux que l'on nous envoie ont un accident insolite qui, parfois, nous détourne d'eux, mais nous avons la surprise de voir surgir leurs personnages au milieu des shambas.

Ceux de mes livres préférés étaient depuis longtemps des hôtes attitrés, familiarisés avec tous les recoins de la ferme.

Les personnages de Walter Scott se sentaient chez eux entre nos horizons et je les rencontraient à tout bout de champ, de même qu'Ulysse et ses compagnons et chose plus curieuse, les héros et les héroïnes de Racine visitaient la ferme.

Le Petit Poucet avait franchi nos montagnes avec ses bottes de sept lieues.

Certains compagnons de mon enfance, comme le clown Aghib et l'abeille à miel avaient élu domicile près du fleuve.

Quand je chassais dans la plaine, je rencontrais parfois un vieux berger danois avec sa flûte, au milieu du troupeau des Massaïs.

Et la vieille sorcière experte en sortilèges habitait la boucle du fleuve.

132 – [p. 307]
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