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Critiques de Karine Ronse (7)
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Slaan la Huzarde

Ne cherchez pas le mot « HUZARDE » dans le dictionnaire. Cette création de Karine Ronse désigne une créature au « regard vert », « moitié humaine, moitié lézarde » ( description répétée assez souvent tout le long du récit, comme un leitmotiv), « habitante de la Forêt Épineuse ».

Il s’agit du premier roman jeunesse (à partir de 9 ans, mais sans limite d’âge !) de Karine Ronse qui est par ailleurs ancienne élève des beaux-arts, comédienne et conteuse.

J’ai tout d’abord apprécié l’aspect matériel de ce livre très bien conçu : une couverture à la fois originale et évocatrice, un chapitrage équilibré, un interligne très confortable pour la lecture.

J’ai ensuite entraperçu dans ce livre le résultat d’un labeur littéraire certain et minutieux. Pour la presse, Karine Ronse a déclaré : « Slaan la Huzarde a beaucoup de moi. J’ai travaillé [une année entière de recherches et d’écriture] autour des mythes et histoires nordiques, également trouvé des animaux étranges et vivants que j’ai transformé en personnages ».

Une fois qu’on a plongé dans l’univers de Slaan, on ne peut plus en arrêter la lecture. C’est très bien rythmé, et surtout très prenant comme histoire. Les dialogues sont très vivants et souvent empreints d’humour.

Précisions que Slaan est très bien équipée, grâce à son sac magique un peu à l’instar du sac à dos de Dora l’exploratrice : « Ses fantasmagoriques sont éparpillés sur la colline. Elle les récupère un par un et les glisse dans son sac Avale-tout.

- Ma cape de sommeil, mon casque puant, mon anneau de visibilité, mon trou sans fond, ma chaise porteuse à bretelles, mon arbalète lance-gluants, ma boule emmêleuse, mon GSM - gestionnaire sphérique de marches - mon GPS - godillot à propulseur supersonique, ma patate à goupille, mon éponge absorbante, ma lampe à lucioles rechargeable, mon coussin absorbeur de chocs et, pour finir, mon livre des mille et une façons de se planter ». (pp. 9-10) En faisant l’inventaire de ses accessoires, tous plus utiles les uns que les autres, on a déjà un bel aperçu de son espièglerie. D’ailleurs un peu plus loin, Avale-tout se décrit lui même comme étant « un sac à dos de luxe en peau de dragon et à lien de resserrage extensible » qui « parle quand le besoin s’en fait sentir » (p. 29).

Parmi les personnages il y a Croquenvert, le dragon et le maître du Bas Pays, Vertige, un plésiosaure hypnotiseur, des humains du peuple des Griffus, Sétor le père de Nakh, Batek, « chasseur imbattable de champignons », Ramina, « la raconteuse d’histoires » et tant d’autres.

Slaan doit être l’espionne de Croquenvent « parmi les Choes » et ne pas « lâche[r] Nakh d’un chausson » (p. 12), autrement dit la protéger. Y parviendra-t-elle ? À vous de découvrir ces péripéties faciles à suivre, mais si haletantes ! Une carte (p. 195) est là aussi pour mieux s’orienter dans ces contrées imaginaires.

La dernière phrase de l’épilogue (« Ainsi commence l’histoire de la cité des Maisons Tours, au milieu du marais de Nulle part ») augure une suite (attendue cette année, pour Noël) que j’ai hâte de découvrir.



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Slaan la Huzarde, tome 2

Avec mes filles nous avons passé un excellent moment de lecture à voix haute avec cette création très originale de Karine Ronse. Dans la suite des aventures de Slaan l’originalité se remarque jusque dans les… onomatopées (gioumpf poum, schlak, tsam, hovo, flotch). L’histoire évolue de façon assez dynamique, mais permettant au lecteur de souffler, et les mots familiers côtoient pour mon plus grand plaisir des synonymes moins usités ou bien des mots inconnus nous incitant vigoureusement à en chercher les définitions et à enrichir notre vocabulaire d’éternels enfants de 9 à 99 ans. Voici quelques exemples, dans l’ordre de parution : éventaires, potamots, gardons aux nageoires rouges, boujon (expliqué p. 11), filin, cyprin, palud, liber (expliqué p. 21), consoude, maringouins, rayères, chiroptères, zokor, roselières, on fleek, dragonnier, pholiotes.



Je ne dévoilerai pas l’intrigue dans son intégralité, mais je vais vous mettre l’eau à la bouche avec quelques éléments de l’histoire. L’excellent résumé de l’épisode 1, permet même je dirais de se lancer dans la découverte du récit, à ceux qui n’auraient pas lu encore le premier livre. Ainsi on nous rappelle que « la Larme d’éternité protège désormais la Cité [des Maisons Tours, refuge du peuple des Inséparables au milieu du Marais de Nulle Part] contre le dragon (sans ailes, Croquenvert), qui blessé et meurtri, s’[est] réfugi[é] dans la Forêt épineuse pour ruminer sa vengeance. » C’est à la page 46, après avoir habilement planté le décor et esquissé les nouveaux personnages, que l’autrice décide de faire disparaître (vol ?) la Larme d’éternité. Commence alors une quête palpitante.



Deux mots sur les personnages justement. À la fin du premier épisode, Nakh qui règne désormais sur le peuple des Inséparables, avait donné naissance à Philomène (Phil) qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau et qui a bien grandi entre-temps ; elle a même un amoureux vaillant qui veuille sur elle, en plus de Slaan son garde du corps attitré. On ne peut pas oublier Avale-tout, « le sac magique haute technologie » de Slaan. Ce « sac à dos en peau imitation dragon renferme dedans, une quinzaine de « fantasmagoriques », outils et armes diverses, dont l’énumération (voire liste, apparemment non-exhaustive du début, ou bien inventaire de fin, p. 176) donne à elle seule une idée de l’imagination fertile et de l’humour saugrenu de Karine Ronse : une boule de feu à répétition, un coussin absorbeur de chocs électriques, une poche extensible, une oubliette multipliable, un tapis volant avec radar, un miroir d’emprisonnement, un balai frappeur, un cube de résistance au chaud, une longue-vue élastique, un gilet d’évasion, une lanterne à lucioles rechargeable, une carafe intarissable, un bonnet de stupidité, un livre des mille et une façon de se planter + des bottes d’escampettes (p. 51), etc.



Une sorte d’interactivité se met en place entre le lecteur espiègle et le récit, pour deviner parfois quel sera le « fantasmagorique » qui pourra servir à Slaan, dans telle ou telle situation. Un autre jeu consiste aussi à repérer les phrases qui servent de titres aux différents chapitres et qui sont prononcés par différents personnages. Nous nous sommes amusées à deviner qui dit quoi.



Je termine mon invitation à découvrir ce livre absolument, avec deux mots sur l’aspect poétique de certaines phrases, comme la citation que j’ai postée de la page 166, ou bien : « [les chouettes] tirent derrière elles la couverture de la nuit et entament un ballet au-dessus du vide, engloutissant au passage les maringouins » (p. 28).



Un récit brillant donc mené tambour battant dans une langue de couleurs vives et pétillantes, avec de superbes valeurs morales mises en avant comme le pardon.

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Slaan la Huzarde, tome 3

Sans dévoiler l'intrigue foisonnante de rebondissements en tout genre, et après l'excellente critique de Tmor, je voudrais insister pour ma part sur le vocabulaire utilisé, plus précisément sur sa variété. C'est à la fois drôle, ludique, divertissant, mais aussi instructif (je suis redevable d'avoir appris des mots comme rodgersias, ou acanthes) avec assez souvent des figures de style presque poétiques, telles que des assonances et allitérations. Ainsi, dans l'inventaire fantasmagorique d'Avale-tout on trouve du « fil de funambule fluorescent », parfois il « se gonfle et glaviote » et les « sentinelles [sont] silencieuses ». Une belle musicalité de la langue qui accompagne en cadence le rythme des péripéties de Slaan, même si elle semble vouloir davantage succomber à l'amour qu'être une héroïne. Un autre exemple de richesse linguistique : pour décrire les actions autour d'une chute d'eau, Karine Ronse utilise le mot cataracte, n'en déplaise au sac qui se « nourrit d'imaginaire et pas de vulgaires boustifailles ».

L'objet principal de la quête étant Réa (comme réanimation ?), « l'unique survivante du réchauffement glamatique », il faudra atteindre la Cascade de l'envers dans la Terre du dessous. Pour suivre l'itinéraire, rien de mieux que la carte du début, qui, il faut le reconnaître rend mieux en couleurs (merci, Karine pour le marque-page !) mais qui reste parfaitement déchiffrable même en noir et blanc.

Enfin, j'ajouterai que ce tome 3, qui mêle avec talent conte pour enfants rêveurs, conte philosophique et littérature fantasy peut sans problème se lire aussi indépendamment des deux autres tomes.

Dépaysement et dépassement de soi garantis !
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Slaan la Huzarde

Slaan la Huzarde est le premier roman de Karine Ronse. La maîtrise du propos, du style et la force de l'univers font de cet ouvrage ludique et passionnant, une petite merveille. Bienvenu au Bas Pays ! La carte est intégrée au livre pour se repérer. Comment définir cet univers fantasy ? Quand Tolkien rencontre Naheulbeuk avec une bonne dose d'amour impossible Shakespearien et un zeste de bestiaire délirant digne de Woody Allen. Amateurs de jeu de rôle, de jeu vidéo et d'humour décalé, vous serez gâtés. Un dragon qui ne sait pas voler part rejoindre son amoureuse fille-oiseau avec Slaan la Huzarde, mi-humaine, mi-lézarde. Équipe restreinte ? Pas dut tout, la Huzarde possède un sac avale-tout dont l'inventaire est délirant. Les situations rocam-burlesques s'enchaînent avec des trouvailles, des descriptions improbables et des répliques qui font mouches. Le livre est très bien structuré et parfaitement rythmé. Une fois arrivés sur les lieux du "drame passionnel", les héros vont être mêlés à des intrigues, des amours interdits et une guerre sanglante. Quand Game of Thrones vire au délire, sans pour autant perdre de son mordant, on profite d'une action haletante, prenante et juste d'un bout à l'autre. Le final est constructif. La tour érigée ouvre sur un deuxième tome, qu'on attend avec impatience. Espérons que d'ici là le sac soit passé chez le SAV, parce qu'il commençait à un peu déconner ; mais sans aucun doute, l'aventure, l'imaginaire et le délire verbal seront toujours au cœur de cet univers envoûtant. À suivre de près, de très près !
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Slaan la Huzarde, tome 3

Karine Ronse nous emmène de nouveau dans son univers unique. Le duo improbable entre la Huzarde mi-humaine, mi-lézarde et le sac magico-technologique est toujours aussi efficace. Ce tome est celui de la maturité, de la maîtrise des codes narratifs et de l'affirmation d'un imaginaire des plus singuliers. Autour de ce roman de fantasy jeunesse, plane une brume de surréalisme d'outre-Quiévrain, mâtiné d'un délire verbal postmoderne néogeek. C'est rafraîchissant, toujours aussi inattendu et très rythmé. Il faut s'accrocher, parce qu'entre deux tirades dialoguées, le duo se retrouve projeté, catapulté, ou encore emporté par des coups du sort des plus improbables. Les personnages rencontrés sont parfaitement inattendus (on en attendait pas moins d'eux). La problématique du réchauffement glamatique, mêlée à de l'Intelligence Artificielle, ancre le propos fantasy dans une réflexion profonde. C'est le décalage qui permet de libérer une interrogation moins pesante. Comme toujours avec Slaan, la fin s'accélère, se complexifie, se tortille, on découvre des machinations, des mensonges... Très prenant. L'autrice ouvre sur une suite. Je suis tout à fait d'accord. Il serait parfaitement dommage de s'arrêter là, surtout si c'est pour rencontrer l'âme sœur (ou pas). Je rêve secrètement d'une adaptation en Jeu de Plateau ou en Jeu de Cartes Évolutif. L'univers s'y prêterait fort bien et donnerait un sacré coup de fouet au genre.
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Slaan la Huzarde, tome 2

J'ai passé un très agréable moment en compagnie de Slaan et de son équipe de choc au cours d'une lecture à voix haute pour mon fils de 7 ans (chapitre par chapitre). Après l'installation précise et détaillée du nouvel univers dans lequel se déroule l'aventure (La cité des maisons tours), les péripéties commencent sur les chapeaux de roues. Le rythme échevelé est accompagné de descriptions poétiques au langage très soigné d'un monde de bois, de brume et de boues. La communauté s'est reconstruite par la magie de cet univers fantastique. La larme d'éternité demeure le centre d'intérêts des belligérants, ceux qui restent et les nouveaux. Les personnages du deuxième tome sont truculents et hauts en couleur. Le travail sur la langage des personnages est très soigné. J'adore les insertions du chti dans le récit. On ne s'ennuie pas, surtout qu'Avale-Tout en a sous le capot. Les fantasmagoriques sont toujours aussi déjantés et les chausse-trappes des scènes d'actions bien trouvées. La fin est très bien amenée, avec une redistribution des enjeux et un dénouement parfaitement clair, qui ouvre sur un tome 3. On a hâte de retourner en ces terres imaginaires. Un petit conseil à donner, si vous avez l'occasion de voir Karine Ronse en dédicace, foncez, car ses maquettes sont juste époustouflantes. Bravo et à bientôt !
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Slaan la Huzarde

Ne cherchez pas le mot huzard dans le dictionnaire ! Il est issu de l’imagination de l’auteure. C’est un mot valise formé à partir de HUmain et léZARD. Slaan est une créature moitié humaine, moitié lézard. Elle se tient debout, elle parle, son visage est humain mis à part ses yeux jaunes. Elle a une queue, des griffes, une crête sur la tête et des écailles.

Elle porte toujours avec elle un sac magique, un avale-tout. Il contient une multitude de choses comme une patate à goupille, un GPS (comprenez un Godillot Propulseur Supersonique) par exemple. Il est également capable de fabriquer certains objets, et en plus il parle quand le besoin s’en fait sentir.

L’auteure dit avoir conçu son héroïne et son histoire comme sorties d’un jeu vidéo. Et effectivement, c’est la sensation que j’ai eue. A chaque « problème », Slaan sort un gadget de son sac. Il fait sombre ? Hop, elle sort une « lanterne à lucioles rechargeable ». Ou tout autre chose utile pour affronter la situation. Exactement comme dans un niveau de jeu où l’on doit trouver le gadget adapté ou l’action adéquate à faire pour passer au niveau supérieur.

Les personnages sont pittoresques : Croquenvert, le dragon sans aile qui a besoin de chauve-souris pour voler (d’ailleurs il me fait penser à Obélix quand il dit « je ne suis pas gros, je suis enrobé »), des Achatines, sorte d’escargots géants carnivores, Vertige, un plésiosaure hypnotiseur et j’en passe…

L’univers est bien maitrisé, les lieux bien décrits, on découvre peu à peu toutes les richesses de ce pays. Mais en tant qu’adulte, j’aurais préféré que la carte du monde soit située au début du livre et pas à la fin (repères plus faciles).

Slaan se retrouve engagée dans une aventure pleine de rebondissements et d’action. On ne s’ennuie pas un instant, se demandant quel gadget improbable Slaan va sortir de son sac et aussi ce qui l’attend au prochain « obstacle » …

Les personnages sont « vivants », les dialogues remplis d’humour, parfois ironique, faisant ressortir l’espièglerie de Slaan.

Le vocabulaire est adapté aux jeunes, les péripéties également, mais un adulte peut tout à fait y trouver son bonheur. L’écriture est claire et agréable, c’est rythmé et rafraichissant. Et avec une fin qui laisse penser qu’un autre tome verra le jour…

A réserver aux amateurs de fantasy, grands ou petits, à ceux qui ont su conserver une âme d’enfant et un certain humour.

Pourquoi ne pas proposer ce roman à un jeune accro aux jeux vidéo ? Chaque chapitre est conçu comme un niveau de jeu, avec des obstacles à franchir, des écueils à éviter, des rencontres pas toujours agréables, certaines nécessitant un « combat ».

Un premier roman très réussi qui fait passer un agréable moment. A découvrir.

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