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Citation de ADAMSY


Dans l'anonymat d'une chambre d'hôtel, l'une des femmes les plus puissantes d'Allemagne se donna à un homme dont elle ne savait rien, qu'elle n'avait vu que deux fois dans sa vie, et qu'elle avait pourtant suivi sans lui poser aucune question, sans avoir obtenu le moindre renseignement, ignorante, inconsciente, sans résistance, violant nos impératifs sécuritaires, sa morale personnelle, ses convictions, elle l'avait suivi parce qu'elle ne pouvait pas lui dire "'non", mot abscons, imprononçable, qui limite et restreint, elle avait perdu tout contrôle, toute capacité de jugement, elle était une proie, une poupée de chiffon, une chose molle et sans volonté entièrement commandée par sa matrice, elle était cette femme qui capitulait sans avoir été torturée, violentée, elle se rendait, se soumettait avec une jubilation nouvelle, une excitation guerrière, elle était une machine à aimer, qui hurlait, haletait, et sa voix était un gémissement, un soupir qui gonflait, elle était cette femme résignée, égrotante, à genoux devant lui comme devant un prie-dieu, cherchant la protection, réclamant la servitude, inféodée au pouvoir d'un dieu étranger, cette femme qui se traînait à terre, nue, hirsute, échevelée - voilà pourquoi je déteste l'amour : les papillons redeviennent des larves.
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