Tu passais le plus clair de ton temps à dormir, et quand tu ne dormais pas, le plus souvent tu regardais ailleurs. Je ne me rappelais pas que ton frère et tes sœurs aient agi pareillement ; au contraire, il me semblait qu’ils croisaient mon regard avec de grands yeux curieux. Or c’est un contact qui ne s’oublie pas, car j’avais alors l’impression de les voir, de voir qui ils étaient, de distinguer leur personnalité au fond de leurs yeux. Si leur monde intérieur était comme une forêt de sentiments indissociés, ces instants s’apparentaient à une clairière, une subite trouée.