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Citation de Charybde2


Puis Beverly Hills nous a tendu ses bras verts, un vert propret et ordonné par contraste avec la densité excessive dans laquelle la jungle nous avait attirées. Il flottait dans l’air une impression de certitude et de fiabilité, à l’image de ce berceau dont, comme je le soupçonnais déjà, on m’avait plus ou moins privée. Je discute avec ma grand-mère sur la terrasse en brique près de la piscine carrelée de vert. Le jardinier joue du sécateur et de la tondeuse. Je nage avec Dominique. Je ne vois pas ma mère. Elle n’aime pas nager, elle n’aime pas le soleil. Dominique et moi sommes hâlées, des perles d’eau chlorée scintillent sur notre peau. Ma mère a choisi de rester en retrait dans un coin du jardin, à l’ombre. Elle scrute les oiseaux de paradis qui pointent le bout de leur tête orange et violette entre les bougainvillées. Elle est dénuée de toute expression. Carnet sur les genoux, stylo en main, elle n’écrit pourtant rien. Les pages sont vierges. Cette abondance de blanc ne présage rien de bon et je le sens. Bizarrement, j’ai peur que ça me retombe dessus, mais non. (« Bleu éperdument »)
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