Nous avons montré que les forêts sont capables de stocker une partie de l’eau de pluie dans leur sol et de ralentir ainsi le ruissellement de l’eau vers les rivières, en jouant le rôle d’éponge. Simultanément, en puisant l’eau du sol pour transpirer à travers leur feuillage, ou par évaporation de surface, ces écosystèmes transfèrent vers l’atmosphère une énorme quantité de vapeur d’eau et jouent un rôle opposé au précédent, celui de pompe. Ces mécanismes contradictoires ont été étudiés depuis longtemps par des hydrologues et ont permis d’évaluer la modification du bilan d’eau local induite par une forêt sur les bassins-versants, souvent de faibles surfaces. Leurs conclusions étaient que l’effet résultant pouvait être une diminution des ressources locales. Mais, sur de nombreux bassins-versants occupant de grandes surfaces, les analyses récentes ont montré qu’une déforestation accroît de manière importante le ruissellement.
Les forêts rendent un grand nombre de services à la société : elles améliorent la qualité de l’air, celle de l’eau, offrent un lieu propice au bienêtre pour les populations qui les côtoient ou les parcourent, etc. Nous avons choisi de mettre particulièrement l’accent sur leur effet sur l’eau, tant au niveau régional que global. On ne peut plus ignorer les liens entre les forêts et les ressources en eau alors que les projets internationaux ont pour objectif de planter des centaines de millions d’hectares de forêt. En effet, les conséquences de ces actions sont nombreuses.