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Citations de Kazuki Sakuraba (77)


Malades de leur jeunesse, croyant attraper l'avenir, ils ne faisaient que nier leur présent ...
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Par la vertu de la culture moderne introduite via la télévision, le vaste archipel nippon se rétrécit à toute vitesse, et se mit à respirer la même culture partout au même moment.
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À ton baiser comme un soupir
Jeune fille virginale rêve d'amour
«Sur le sable brûlant, scintillant comme de l'or
Vivons d'amour, nus, comme les sirènes

Ah, plaisir de l'amour, jours couleur de rose
De l'instant où je t'ai vu
Amour de vacances» (1)

[...]

La radio passait en boucle Amour de vacances, la chanson à succès de cette année-là, interprétée par deux jeunes sœurs jumelles.

1. Koi no bakansu, parloles de Tokiko Iwatani, musique de Yasushi Miyagawa, succès du duo The Peanuts de 1963.
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- Et puis aussi, en Afrique, il y a une tribu où les femmes peuvent se marier entre elles. Elles se font faire leurs enfants par un proche parent de leur partenaire, et elles vivent entre femmes. Étonnant, non ? Ça fait tout de même du bien de savoir que le sens commun du monde dans lequel on vit n'est pas le même partout, tu ne trouves pas ?
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Pour les adultes de leur génération, le pays comme la famille étaient des notions absolues qui seules soutenaient l'individu. Mais quelque part, il lui vint comme l'intuition que ce ne serait peut-être pas toujours ainsi. Sans doute cela était-il aussi une vision. Des gens incapables de croire en leur pays, refusant de fonder une famille, voilà les temps qui s'approchaient, et cette intuition sinistre lui donna le frisson.
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— Qu’est-ce qui t’arrive ?
— Rien, a-t-il répondu en secouant la tête.
— Ah bon.
— Pourquoi il faut travailler ?
— Pour manger ?
— Dans tout le Japon, combien y a-t-il de gens de notre génération qui éprouvent une fierté de faire le travail qu’ils font, d’après toi ? On est tous à continuer de travailler alors qu’on déteste notre boulot, non ? Il faut absolument continuer à faire un truc qu’on déteste ? C’est ça être un homme ? C’est ça un homme fort ? Parce que si c’est ça, alors moi, je ne suis pas du tout un homme fort.
—  Tu en as pourtant marqué un tas, de home runs…
— C’est vieux, ça.
Il a encore lancé un caillou.
— À l’époque… Purée, quand je dis ça j’ai l’impression de parler comme un vieux. À cette époque, je faisais juste ce que j’étais capable de faire. Enfin, je croyais. Je ne me cassais pas la tête ; oui, d’accord, j’aurais pu en avoir marre de suivre l’entraînement hyper pénible et je n’ai pas arrêté, mais quand je repense à cette époque, j’aimais le baseball, au moins. J’aimais le baseball plus que tout, c’est pour ça que je pouvais regarder objectivement mes capacités et m’enflammer, me passionner pour exploiter la totalité de mon potentiel. Ça, c’est depuis que je suis adulte que je l’ai compris.
— Yutaka…
— Maintenant, au boulot, je n’ai même pas envie de faire ce que je serais capable de faire. Parce que j’aime pas ça. Sauf que j’ai pas le choix, pas vrai ? Puisque je suis adulte, maintenant…
— Hum.
Il parlait à voix basse, comme s’il me disait un secret.
— En fait, être fort socialement, est-ce vraiment la même chose qu’être un homme fort ?
— Mais non ! Ça n’a rien à voir !
Pour une fois, j’étais catégorique. J’aurais bien aimé pouvoir lui dire quelque chose d’utile pour lui, l’aider, mais je n’étais pas comme lui qui faisait des efforts, au moins ; moi j’étais totalement inutile à la société, que pouvais-je lui dire d’autre que du creux ? L’ex-héros du home run, Tada Yutaka, qui brillait dans la lumière autrefois, était en train de sangloter et de renifler. Je ne savais pas quoi faire d’autre, alors je lui ai pris la main.
— Démissionne de ton boulot, si c’est si dur.
— Mais je ne peux pas. Ough… Je ne peux pas. Humf… Je… je dois devenir un homme fort.
— Tu veux dire socialement ? Mais ça n’a aucune importance, ça. Du moment que tu es toi-même, c’est ça qui compte. Les gens qui t’aiment pour toi-même resteront toujours auprès de toi. Pas vrai ?
— Je ne peux même pas ! Ce n’est pas ça, Tôko ! Ough…
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Tiens, il a des réflexions plus profondes que ce que j'aurais cru, se dit Kemari. Comme quoi ça vaut la peine d'adresser la parole aux gens.
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Pour assurer son avenir, la famille devait faire venir un homme de la trempe de leur père en son sein en tant que fils adoptif. Tel était le devoir des femmes des familles anciennes : protéger la dynastie et veiller à sa pérennité.
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Malades de leur jeunesse, croyant attraper l'avenir, ils ne faisaient que nier leur présent...
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Man’yô pencha la tête sur le côté et fixa son mari dans les yeux. Yôji ne détourna pas la tête, mais la regarda pas très attentivement non plus. Une sorte de creux, un vide que seuls le mari et la femme pouvaient comprendre s’était créé entre leurs deux regards. Entre eux, une confiance mutuelle existait, certes, mais au cœur de cette confiance, un vide avait commencé à se creuser.
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Tatsu, ravie, prit l'enfant dans ses bras et lui donna le nom de Kaban, « le Sac ». Et personne dans cette maison n'eut seulement l'idée de contester le sens assez particulier de Tatsu pour les noms pas très orthodoxes et les caractères ne figurant ni dans la liste officielle des caractères usuels ni dans celle annexe des caractères en usage pour les noms de personnes.
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De même que le haut-fourneau de technologie occidentale et l’usine géante était venue s’installer au bord de la rivière sur les bas fourneaux à tatara des temps anciens, dans chaque foyer s’installèrent alors peu à peu la télévision, la machine à laver et le réfrigérateur, la sainte trinité de la nouvelle religion. Par la vertu de la culture moderne introduite via la télévision, le vaste archipel nippon se rétrécit à toute vitesse, et se mit à respirer la même culture partout au même moment. Jusque dans ce petit village de l’ouest du département de Tottori
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Les jeunes de cette époque pas si lointaine s’étaient enthousiasmés pour la lutte politique et l’idéologie en vue de construire une société meilleure. Puis, à un moment donné, avant qu’eux-mêmes ne s’en rendent compte, l’époque avait changé. Les jeunes de maintenant, eux, etaient creux à l’intérieur.
Kemari et ceux de sa génération n’avaient pas d’idéologie, ni aucune conscience sociale. Ils n’avaient pas même d’yeux pour seulement voir le monde réel qui les indifférait au possible. Ils préféraient repeindre leur monde fictif à eux par dessus.
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Malades de leur jeunesse, croyant attraper l’avenir, ils ne faisaient que nier leur présent…
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A Benimidori, les boîtes à bachot privées furent le champ de bataille principale de la guerre des concours. La majorité des élèves commença a suivre des cours du soir dans ces établissements à partir de la deuxième ou troisième année de collège. La, ils découvraient que l’élève assis à côté d’eux n’était pas un ami, mais un rival. Ils apprenaient par cœur, passaient des tests blancs, et étaient divisés en classe de niveau, en fonction de leurs notes à ces tests. La valeur de chaque enfant était représentée par un nombre. Plusieurs boîtes à bachot ouvrirent dans les immeubles autour de la gare, et quand le soir tombait, les enfants étaient aspirés à l’intérieur, en colonnes de soldats aux boyaux noués par la peur de la bataille.
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Aux alentours de cette année 1963, la reprise économique de l’après-guerre menait la société à une plus grande prospérité, et tout le monde croyait que l’on se dirigeait vers le bonheur. Les vagues de croissance se succédaient, croissance ”Iwato”, croissance ”Izanagi” comme on les appelait, qui avaient pour conséquence directe une augmentation des revenus des travailleurs.
Une conscience de classe se répandit. Maintenant tout le monde se jugeait comme appartenant à la classe moyenne, et non plus à la classe inférieure de la société. On aimait son travail, on aimait les loisirs, on aimait consommer.
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— Mais qu'as-tu donc dans ton ventre pour qu'il soit si gros ? répétait Tatsu, l'impératrice de la branche aînée des Akakuchiba que personne n'osait contredire mais qui n'arrêtait pas de trotter sur les talons de Man’yô d'un air affolé. Surtout que derrière Tatsu, les hommes et les femmes des branches collatérales la suivaient aussi comme la crotte au cul d'un poisson rouge. Clapoti, clapota, les deux derniers mois avant l'accouchement, le bruit liquide résonna un peu partout dans la résidence.
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Des gens incapables de croire en leur pays, refusant de fonder une famille, voilà les temps qui s'approchaient, et cette intuition sinistre lui donna le frisson.
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Existaient-ils encore, dans la forêt de Hôki, inchangée depuis les temps anciens ? Ceux que les ethnologues et les folkloristes appellent les Sanka, les Nobuse, les Sangai, bref, ceux des montagnes ? Personne ne le sait. Ils ne participent pas à l'effort national par leur travail. Ils ne paient pas l'impôt. Ils ne construisent aucune société. Ils sont. Des gens qui passent, comme des hommes invisibles du point de vue de l'Etat.
Mais ils existent. Aussi vrai que j'existe moi-même.
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De même que le haut-fourneau de technologie occidentale et l'usine géante étaient venus s'installer au bord de la rivière sur les bas fourneaux à tatara des temps anciens, dans chaque foyer s'installèrent alors peu à peu la télévision, la machine à laver et le réfrigérateur, la sainte trinité de la nouvelle religion.
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