Killian Arthur

il est très déstabilisant pour un français d'arriver à l'étranger par le biais d'une gare qui s'appelle Waterloo.

Has been ou camé, le ventre fini toujours par faire de vous cette chose assez inutile : une merde.

Si la poésie aspire à la condition de la musique, moi je dis que la célébrité moderne aspire à la condition de pure image.

Normal, j’étais dans le drame. Les choses ont toujours l’air claires quand vous regardez l’image depuis votre canapé en finissant la pizza, pas quand vous êtes à l’intérieur de l’écran plat.

La fierté, ça ne tient jamais face à la peur. Et dans un cas pareil, quand on apprend qu’un psychopathe en liberté peut surgir à tout instant d’un fourré pour vous ouvrir le bide, vous couper les dix doigts, ou vous goder à mort jusqu’à pisser le sang par la bouche, je vous jure qu’on ne fait pas le malin.

La vraie élégance est de ne pas se faire remarquer.

« OK, maintenant tu es vraiment super célèbre. Tu ne travailles pas, tu as la gloire, le fric, les filles et même ton propre maniaque. » J’avais toute la panoplie, j’avais atteint le but.

– Pas vraiment. D’après moi c’est plutôt « qui se ressemble, s’assemble », donc, à t’écouter, il me faut quelqu’un de beau et talentueux.
– Mais l’amour dépasse les maths, non ? Il équilibre les équations !

Pour visiter la lumière, il faut voyager à la même vitesse.

Londres est très souvent perçue à tort comme une ville grise et mal éclairée.
C'est au contraire une cité blanche et lumineuse.

Ce qu’on ne connaît pas ne nous manque jamais longtemps.

Quand on est sur le point d’atterrir, à quelques centaines de mètres à peine du Strip, on a le sentiment d’entrer dans une maquette, de pénétrer une dimension parallèle. Futur, passé, présent, tout se mélange dans une compression chaotique. Quand les portes de Babylone vous engloutissent, les repères s’évanouissent. L’Italie romaine, l’Égypte des pharaons et l’île aux pirates sont des pays voisins, séparés par de simples trottoirs. La tour Eiffel danse dans la lumière du Sphinx, les colosses du Cesar Palace défient les créneaux d’un château fort, le lion de la MGM rugit au passage des montagnes russes et les néons des clubs de strip-tease narguent les croix des chapelles.

Ceux qui font des parfums, des montres, des tee-shirts, des baskets, des jeans, des émissions, des voyages, des jeux, des boissons énergétiques, des hamburgers, des meubles, des consoles et encore bon nombre d’autres choses utiles et formidables. Plus vous sombrez, plus ils se disputent vos lambeaux. Vous êtes une sorte de lépreux miraculeux. Il n’y a qu’à toucher votre bosse pour se faire des millions. Votre plomb, vous le changez en or. Vous êtes une racaille philosophale.

En février, le titre qu'on écoutait le plus sur nos iPods était Mama, I'm a Millionaire, par Kelis et André 3000. C'est drôle, parce qu'au même moment tout le monde est devenu riche. Les rumeurs les plus folles se sont mises à circuler au sujet des bonus : tel trader de Goldman Sachs a empoché 20 millions, cet autre, le double. Vu le cours de la livre et les taux d'intérêt internes avantageux des banques, des types à peine trentenaires se sont offert des maisons entières à South Kensington.
Sur le coup, on avait tous l'air de trouver ça normal. Même les stagiaires, à force de manipuler des montants à sept chiffres.

Il paraît que l’homme est la somme de ses actes. Or cela ne peut signifier qu’une chose : je n’existe pas.