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Citation de Alice_


Hendrik Höfgen - spécialiste des crapules élégantes, des assassins en frac, des intrigants historiques - ne voit rien, n'entend rien, ne remarque rien. Il ne vit absolument pas dans la ville de Berlin, pas plus qu'il n'a jamais vécu dans la ville de Hambourg. Il ne connaît que des scènes, des studios de cinéma, des loges, quelques boîtes de nuit, quelques salles des fêtes et des salons affolés de snobisme. Se rend-il compte du changement des saisons? A-t-il conscience de la fuite des années - les dernières années de cette république de Weimar, saluée avec tant d'espoir, et à présent, si lamentablement expirante? -, les années 1930, 1931, 1932? L'acteur Höfgen vit d'une première à la suivante, d'un film à l'autre.Il compte les "jours de tournage", les "jours de répétition", mais il sait à peine que la neige est en train de fondre, que les arbres et les buissons portent des bourgeons et des feuilles, que le vent charrie des parfums, qu'il y a des fleurs, de la terre et des eaux vives. Enfermé dans son ambition comme dans une prison, inassouvissable et infatigable, toujours en état d'extrême tension hystérique, l'acteur Höfgen jouit et subit douloureusement un destin qui lui semble extraordinaire, et qui n'est pourtant rien, sinon l'arabesque vulgaire et brillante, en marge d'un régime, d'une animation voués à la mort, éloignés de l'esprit, courant vers la catastrophe.
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