Au-dessus de l’inlandsis
Loin de la masse grise des nuages
l’inlandsis déferle
sur la rétine
comme une surface vierge.
A l’heure de la purification
les bleuissants se mêlent
jusqu’aux montagnes de l’enfance
où le souvenir est silence
avant la tonalité sourde
de l’histoire
de l’iceberg qui naît
dans sa lente descente
vers les abysses
La virginité de l’inlandsis
contient des dents de roche
des strates, des chatoiements
créés par la nature même
avec la force de l’univers
L’eau turquoise et glacée
donne l’eau à la bouche
Dans l’espace imparti à l’esprit
existent
des besoins inassouvis
La réalité
est une vibration
d’un fil de la vie.
La volonté est dans l’impraticable.
Au fond,
né des forces de la nature
dans un jeu de lumière et d’ombre,
un ça
d’éternité
pour la pensée.
Poésie, nouvelles, extraits,éditions Atuagkat, 1998
Traduit par Catherine Lise Dubost