Landry Merillac

La vague était sur nous et cherchait à nous saisir. Anderson avait vu le danger et abandonné la route, trop plate à cet endroit, pour lancer son véhicule à l'assaut de la pente. Nous étions épouvantablement secoués et Anderson fasait des miracles pour éviter les rochers qui nous auraient stoppés, les trous dans lesquels nous serions restés bloqués. Il fallait à tout prix gagner de l'altitude. Mais la masse d'eau écumante arrivait sur nous avec plus de vitesse que la Jeep ne pouvait en donner. C'était comme une horde d'animaux féroces qui nous auraient poursuivis, bien déterminés à nous dévorer. Un arbre apparut en un éclair dans la lueur des phares, le pare-brise vola en éclats et la capote fut arrachée, cependant qu'une branche me cinglait douloureusement le visage. Puis la vague fut sur nous, nous pris par le flanc et faillit nous faire verser.