Laura Steven

[Lu en anglais]

Je lis régulièrement des histoires se déroulant à l'université, mais celle-ci avait un thème différent. Là, il s'agit plus d'un thriller, d'un "true crime", avec peu de surnaturel.

Lottie et Alice sont deux nouvelles étudiantes à la Carvell Academy. L'école a été fermée durant 10 ans suite des morts étranges, et toutes deux se retrouvent colocataires pour cette nouvelle année scolaire. Mais Alice a une personnalité sombre, toujours en colère, et ne veut pas être amie avec cette fille ensoleillée, amusante et brillante.

Mais Lottie a aussi un côté mystérieux, elle est ici parce qu'elle veut pouvoir élucider les anciens meurtres.

Et elle est irrémédiablement attirée par la Tour Nord où les corps ont été retrouvés. Et cette attraction est loin d'être normale...



Super thriller, j'ai bien aimé le thème principal qui était la perception des femmes en colère dans la société. Est-ce convenable pour une femme d'être en colère ? J'ai aimé la façon dont l'auteur a montré cela et comment c'est lentement déconstruit.

J'ai trouvé la narration un peu lente, et encore plus la connexion entre les deux filles. Cela a pris plus de la moitié du livre pour qu'elles commencent à être amies.

Beaucoup de références littéraires, un petit "enemies to lovers" au final, et une société uniquement feminine, oui, j'ai bien aimé ce livre !

Une très bonne lecture, dans une ambiance dark academia intriguante à souhait.

J'ai beaucoup aimé Penny, une jeune fille mal aimée par sa mère qui s'affame jour après jour pour correspondre aux diktats de beauté. Si désespérée et avide d'une solution miracle qu'elle est littéralement prête à vendre son âme et son intégrité à celui qui l'a lui proposera.

Comment ne pas y voir une criante satyre de notre société aux trop nombreuses injonctions, parfaitement réussie par l'autrice. Le message que véhicule ce roman est important (et j'irais même jusqu'à dire d'utilité publique).

Même si l'immaturité de la protagoniste m'a parfois agacée, j'ai frissonné de la voir lentement sombrer dans la paranoïa. Le mystère qui entoure l'intrigue est opaque, l'ambiance est pesante, mais Laura Steven sait nous offrir quelques moments de répit en tissant les liens d'une adorable found family tout au long du roman.

La fin a su me surprendre et, même si on est loin du coup de cœur, je garderai un agréable souvenir de cette lecture.

"Do no harm, but take no shit."



Appel aux éditeurs de France et de Navarre : perle en vue, je répète, perle en vue!



The Exact Opposite of Okay est l'exact opposé de nul. J'ai pris énormément de plaisir à le lire! La lecture était fluide et j'ai passé mon temps à éclater de rire.



Ce livre raconte l'histoire d'Izzy O'Neill, une ado orpheline pauvre mais drôle et sûre d'elle, rêvant de travailler dans l'industrie du divertissement. Amie avec Ajita et Danny, son quotidien bascule du jour au lendemain après qu'une photo d'elle en train de s'envoyer en l'air avec le fils d'un politicien d'extrême droite dans le jardin de leur résidence ainsi qu'une photo d'elle nue embrasent la Toile. Quelqu'un est derrière un blog dédié à la faire passer pour la plus immonde des catins et la brimer à cause de sa sexualité libérée. Au cours du récit - qui sont en fait des posts tirés du blog personnel d'Izzy - on découvre ce que ça fait d'avoir 18 ans et d'autre au milieu d'un scandale à caractère sexuel et d'être totalement innocente.



Le point le plus fort, c'est évidemment l'humour. Si vous aimez l'humour un peu "millenial" et décalé, vous allez adorer ce livre. Izzy est extrêmement drôle - qu'elle le veuille ou non - et elle n'hésitera pas à briser le "quatrième mur" pour nous faire quelques commentaires sur sa situation. J'ai adoré son personnage que j'ai trouvé authentique et je me suis beaucoup identifiée à elle.

Les relations entre les personnages étaient intéressantes et divertissantes à lire tout comme le reste des persos.

Les thèmes sont intéressants et bien abordés et le livre touche tellement de problèmes sociétaux (slut-shaming, victim-blaming, féminisme, racisme, privilège, etc, etc) et les traite de façon fluide et ancrée dans l'histoire.



Je suis si contente de voir une amitié forte entre deux jeunes femmes, car souvent dans les histoires à la sauce lycée américain les filles sont toujours dans une sorte de compétition, et là même si Izzy a reçu des brimades de ses camarades féminines, elle a aussi reçu le soutien de camarades féminines.



Je pense cependant que le livre n'est pas pour tout le monde. Le fait que le récit soit indissociable de l'humour fait que si on accroche pas audit humour, on risque de détester.



Aussi la romance avec Carson était vraiment pas nécessaire pour moi. D'un point de vue scénaristique je la comprends mais je l'ai trouvé vraiment pauvre et peu intéressante. Mais bon après je ne suis pas une grande fan de romance en général donc bon.



En définitif, The Exact Opposite of Okay est un excellent livre d'introduction au féminisme, à la libération de la sexualité et du corps des femmes et à la social justice, mais aussi une sacrée tranche de rigolade et un bon moyen de ressortir de sa lecture en se disant, que les femmes n'ont plus le temps de se permettre d'être autant insultées et diminuées parce que bitches bite back.