Laclos porte la technique du roman épistolaire à son point d'aboutissement dans les Liasons dangeureuses ( 1782) : la rouerie des libretains est en effet perceptible à travers la parfaite maïtrise qu'ils ont de leur style, tandis que la naïveté des "victimes" se trahit par leur maladresse stylistique. [note de Pégase Shiatsu on note d'ailleur un pic du phénomène au milieu du récit quand tout le monde se retrouve chez la tante de Valmont, avec des discutions osées qui nous font rire... alors qu'il y a trois victimes... un mari complasant qui regarde ailleurs... quand sa femme drague Valmont, la petite fille à peine sortie du couvent que Mme de Merteuil par vengeance ordone à Valmont de déflorer, et il y a la proie tellement convoité par un Valmont amoureeux qui refuse de se l'avouer, femme mariée aussi naïve finalement de la jeune fille sortiee de son couvent... et on rit... c'est vrai... alors que tout est déjà placé pour le drame final!]
Les noms restent cependant des éléments d'individualisation insufisants. La construcction d'un perrsonage requiert une description plus ou moins détaillée, un portrait qui va permetre de le caractériser et ainsi de lui donner d'avantage d'épaisseur.
"L'âme du personnage"
Comme le souligne avec Justesse Emile Zola dans une lettre à Elie de Cyon, lle nom popre est en effet 'l'âme du personnage". Le romancier ajoute d'ailleurs : "changer le nom du personnage, c'est tuer le perrsonnage.
Des conflits plus troubles...
Cependant, les valeurs auxquelles renvoient l'action des personnages ne sont pas toujours aussi claires, aussi aisément lisibles, non plus que les "leçons" à tirer de l'ensemble du récit. A mesure que le personage s'individualise, son action se détâche des valeurs collectives dont il était le porteur et s'inscrit dans une quête qui obéti à des motivations privées, voire égoïstes. Il se distingue alors nettement de la figure du héros traditionnel, et peut entretenir avec la société qui l'entoure des rapports problématiques, sans qu'il soit aisé pour autant de porter sur lui un jugement définitif.
5 La parole des personnages.
Le romancier peut aussi faire indirectement le portrait de ses personnages en les faisant parler, ou en rapportant leur discours intérieur. André Gide qui s'éfforçait d'éviter dans ces romans le recours traditionnel au portrait, afin que le lecteur reste libre d'imaginer et de construire peu à peu l'image mentale des personnages présentés, souligne à plusieur reprises l'importance de ses paroles raportées.
On aurait tant voulu que le livre continuät, et, si c'était impossible avoir d'autres renseignements sur tous ces personnages, apprenddre maitenant quelque chose de leur vie, employer la nôtre à des choses qui ne fussent pas tout à fait étrangères à l'amour u'ils nous avaient inspiré et dont l'objet nouus faisait tout à coup défaut, ne pas avoir aimé en vain, pour une heure, des êtres qui demain ne serraient plus qu'un nom sur une page oubliée.
Chapitre 1 Le personnage moteur du oman
Introduction
Les personnages sont indispensables à la progression d'un roman : sans eux, aucune action véritable, aucune changement de situation ne peut intervenir. Même s'ils apparaissent privés de volonté, passifs ou vélléitaires, ils restent la sourcce d'un faire minimal qui imprime au roman son rythme, fût-il lent et marqué par la répétition.
Par-delà l'évidence de son rôle de premier pan, dans lélaboration du roman comme dans sa réception par le lecteur, le personnage semble se dérober à l'analyse théorique, et il n'est pas aisé d'expliquer d'où il tire sa force d'attraction : "la catégorie de personage est, paradoxalement, restée l'une des plus obscures de la poétique", notent ainsi Oswald Ducrot et Tzvertan Todorov.