Les premières mesures visant à recenser, à ficher et à contrôler les populations tsiganes ne sont pas des inventions nazies. Elles relèvent de la politique intérieure menée par les gouvernements au moment où émerge l’idée d’Etat-nation et où sont fixées les frontières. Les autorités vont tout particulièrement s’intéresser aux tsiganes nomades, souvent soupçonnés d’être des espions ou les auteurs d’activités illégales ou criminelles
Jacueline Vadoche n’a que 35 jours au moment de son départ. Le nourrisson, comme tous les autres Tsiganes du transport Z, est admis dans le camp des familles tsiganes de Birkenau. Le Zigeunerbuch garde la trace de sa mort à la date du 1er mai 1944. Jacueline Vadoche est le plus jeune enfant déporté de la caserne Dossin
Dossin est l’antichambre de la mort. Mais elle est aussi plus que ça. C’est le lieu dans lequel il convient d’enraciner l’histoire du judéocide en Belgique et dans le Nord de la France. Car cette histoire est désincarnée et délocalisée
Le SS-Sammmellager für Juden, établi dans la caserne Dossin à Malines, est l’antichambre de la mort. C’est le seul camp de rassemblement pour déportés raciaux en Belgique et dans le Nord de la France
Comme dans d’autres camps nazis, les SS n’effectuent pas eux-mêmes les tâches quotidiennes ni les basses besognes. Cyniquement, ils font participer les victimes à leur propre destruction
25 628 déportés, 24 273Juifs et 354 Tsiganes, âgés de 39 jours à 93 ans, sont envoyés de ce lieu à Auschwitz-Birkenau
La dernière trace qu’ils laissent dans l’histoire est leur nom sur les Transportlisten, les listes de déportation