Laurence de Cambronne raconte son séjour auprès des migrants sur l'île de Leros.
En décembre [1802], paraît le premier roman de Mme de Staël, -Delphine-, dans lequel l'amour physique n'est pas décrit mais évoqué, ce qui aussitôt fait scandale. Plaidoyer en faveur du divorce et apologie du protestantisme, le livre est jugé indécent. Elle dénonce la condition des femmes, considérées comme des êtres de seconde zone.
C'est le premier livre féministe. (p.135)
Elle a terminé son roman, -Corinne ou l'Italie-, et espère qu'en ayant renoncé à écrire des essais politiques, elle trouvera grâce aux yeux de Napoléon et pourra rester à Paris.
Le livre est un grand succès. Toutes les femmes incomprises et malheureuses s'identifient au personnage. On y parle de sentiments, -Corinne- a des palpitations, ses mains tremblent, elle est pâle, elle pleure, elle crie, elle s'évanouit.
C'est nouveau, c'est moderne, c'est transgressif. Goethe ne s'y trompe pas qui lui écrit pour la féliciter. (p.170)
Germaine se sent flattée, heureuse comme elle ne l'a pas été depuis des années. Pour chacun elle a le mot juste et répète une formule qui lui tient à coeur : "Dans nos temps modernes, il faut avoir l'esprit européen, bâtir une Europe intellectuelle sans frontières politiques. Pour atténuer les haines et les préjugés. Pour éviter les guerres ! "
L'esprit européen... (p.205)
Napoléon disait d'elle : "J'ai quatre ennemis, la Prusse, la Russie, l'Angleterre et Madame de Staël".