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Citation de sandraboop


Mais d'un coup, sans que rien ne l'annonce, d'un coup, la terre, subitement, refusa d'être terre, immobile, et se mît à bouger ...

Durant trente-cinq secondes qui sont trente-cinq années ...

À danser, la terre ...

À trembler.

Ce n'est d'abord qu'un grondement, l'oscillation anormale des murs. Les hommes regardent les plafonds sans comprendre. Que se passe-t-il ? ... Qui peut mettre un nom sur cela ? Les bouches s'ouvrent grandes, les yeux aussi. Ils suspendent leur phrase, leur main, leurs pensées. Ils regardent partout pour essayer de saisir ce qu'il se passe. Est ce que ce vrombissement des murs, du sol, ne se produit qu'ici, ou dans tout le quartier ? ... Est ce que cela va durer ? ... Les secondes passent mais elles semblent être dilatées à l'infini. Des bruits résonnent partout, etranges, et les hommes sont stupéfaits. Que se passe-t-il ? ...

Et puis, la peur monte. Parce qu'ils comprennent. Partout où ils sont, les hommes n'ont pas encore nommé ce qui se produit mais ils comprennent le danger. La terre n'est plus terre mais bouche qui mange. Elle n'est plus sol mais gueule qui s'ouvre. A 16h53, les rues se lézardent, les murs ondulent. Toute la ville s'immobilise. Les hommes sont bouchés bées colle si la parole avait été chassée du monde.
Trente-cinq secondes où les murs se gondolent, où les pierres font un bruit jamais entendu, jamais ressenti, de mâchoire qui grince.

Hommes, ce qui est sous vos pieds vit, se réveille, se tord, souffre peut-être , ou s'ébroue. La terre tremble d'un long silence retenu, d'un cri jamais poussé.
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