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Critiques de Laurent Le Bon (3)
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Jardins : L'album de l'exposition

"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut".

Cicéron



Une bien belle exposition sur l'art des Jardins se tient en ce printemps 2017 au Grand Palais à Paris et je vous invite à musarder si vos pas de promeneurs vous y entraînent. À défaut, il reste le livre de l'exposition, un album collectif qui reconstitue sur papier glacé la scénographie dans les salles du musée.



Le parcours est thématique et offre tous les angles d'approche, du côté pratique des travaux de jardinage à l'histoire de l'art des jardins, passant par la botanique, la peinture, la joaillerie, la sculpture, la photographie... L'ensemble constitue une promenade bucolique intéressante, parfois surprenante et humoristique mais qu'il convient sans doute de préparer avant visite.



"Il y a cent manières de se créer un jardin: la meilleure est encore de prendre un jardinier".

Karel Čapek

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2000 nains à bagatelle

Quoi de plus kitsch qu’un nain de jardin ? Deux nains de jardins… Mais, soudain, en 2001, grâce à Amélie Poulain, cet objet de décoration prend son envol comme objet de collection. Il faut dire que le FLNJ (le Front de Libération des Nains de Jardin) avait bien préparé le terrain par ses actions en France. La nuit, les membres de cette association enlevaient les petites statuettes des parterres où on les avait confinées pour aller les déposer dans leur « véritable » milieu naturel : des troncs d’arbre évidés, des forêts, des bords de mares, des entrées de grottes. Tout ce qui évoquait l’habitat des gentils farfadets, trolls et autres nutons.

En 2000, dans les jardins de Bagatelle, situés dans le Bois de Boulogne près de Paris, deux mille nains ont pris possession de l’endroit. De toutes les origines, de tous les temps, dans toutes les matières (mais c’est la ouate que je préfère). Anciens et modernes voisinent dans une folie douce, colorée et distrayante. Dans le Trianon et les salles du Château, un parcours historique nous montre le nain sous toutes ses coutures : sacrée comme ce Dieu Bès atteint de priapisme ; royale comme ce nain en bronze arraché au royaume de Bénin ; littéraire comme ce Morgante assis sur une tortue dans les jardins des Boboli à Florence ; et Giambologna lui donna aussi des lettres de nobles en de nombreuses statuettes ; contemplatif comme ce nain emperruqué sur un mur de la villa Valmarana. Mais également contemporain : signé par l’inénarrable (et kitschissime) Jeff Koons, il se fait inoxydable ; dessiné par l’arty Philippe Starck, il se fait objet de design ; peinturluré par Milan Knizak, il se fait politique.

Si bien que l’objet, remisé dans les cabanes à outils, reprend son droit de citer au milieu des hémérocalles, entre la cigogne en fer galvanisé et la grenouille en pierre moussue. Le nain de jardin, on l’oublie bien souvent, est apparu à la fin du XVIIIe siècle, au déclin du rococo en Allemagne. Il a été conçu par un architecte autrichien, Johann Bernhard Fischer von Erlach (dont je connaissais surtout l’Eglise Saint-Charles-Borromée à Vienne). Et, par la suite, tout le long du XIXe siècle, il a crû et s’est multiplié dans tous les carrés de verdure aux quatre coins d’Europe.

L’exposition de Bagatelle a également les dimensions d’une vaste installation aux quatre coins du domaine, présentant une véritable dimension ludique, réellement jouissive, dont malheureusement cette maigre revue ne donne qu’un faible aperçu !
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Le Massacre des Innocents. Poussin, Picasso..

Chef-d’œuvre de la peinture du XVIIe siècle, « Le massacre des innocents » de Nicolas Poussin reste une toile multi admirée et commentée. Rarement un artiste a exprimé la douleur d’une mère avec une pareille force. Il s’agit bien sûr d’un sujet tiré de l’évangile de Saint Matthieu et qui relate de quelle manière le roi Hérode a fait exécuter les enfants mâles de Bethléem, afin de s’assurer de la disparition du bébé, futur monarque, annoncé par les Rois Mages. Si le peintre s’est attaché à imaginer un cadre antique, le thème de son tableau demeure universel et renvoie au drame de toutes ces mamans qui perdent leur enfant dans la violence, en Europe ou ailleurs. Si une partie du livre décrit le tableau, d’autres chapitres le replacent dans son contexte, racontent les étapes successives de sa restauration et parlent de son influence sur les artistes qui ont précédé sa réalisation. Ce n’est pas un secret non plus de confier que cet ouvrage sert actuellement de catalogue à la magnifique exposition qui se déroule jusqu’au 7 janvier 2018 au château de Chantilly et qui oppose le travail de Poussin à celui de Picasso, Bacon et quelques autres. L’opportunité de prouver qu’il existe un véritable pont entre les générations et que le passé sert souvent d’écho aux compositions contemporaines. Il est d’ailleurs extrêmement intéressant de constater à quel point des représentations de ce thème biblique existaient avant le siècle des Lumières et comment cette œuvre a ensuite été détournée par les créateurs qui se sont succédé.
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