Arc en ciel
Pour les vikings, l'arc en ciel était le pont qui reliait le monde des hommes et celui des dieux.
Tu as l'impression d'être enfermé dans une cage. Oublie là et va t'en !car tu es ta propre cage.
Dans tes moments de doutes, regarde là où tu n'as jamais regardé.
Tout devient tellement plus grand, plus beau, plus riche quand on s'élève au-dessus de soi-même...
Ne dis pas qu'il y a rien, Magnus, mais plutôt que tu ne vois rien. Il y a beaucoup de choses, mais tu ne les vois pas. Tu dois apprendre à voir l'invisible.
Il se laissait porter par cette voix qui parlait de choses merveilleuses, il était question d'hommes rudes, vêtus de peaux de bêtes, de combats, de serments, de trahison, d'un arbre aux mille ramages, portant l'histoire du monde, de soleil étincelants qui ne se couchent jamais, d'aurores boréales dansant dans une nuit sans fin. Magnus se sentait parfaitement à son aise.
Tu sais, lorsque l'on devient passeur, on n'acquiert pas seulement le pouvoir de voyager dans le temps, on voit aussi le monde différemment. C'est comme si on pénétrait à l'intérieur des choses, là où d'ordinaire il n'y a qu'une surface
"Il dit quoi ?
" Lâchez-moi ! " répéta Magnus.
Le troll interrogea ses congénères :
" Hachez-moi, il demande ?
- Il me semble plutôt qu'il a dit : Mâchez-moi.", intervient un autre.
Un troisième s'en mêla.
" Vous n'y êtes pas ; il a dit : Crachez-moi !
Mais non, coupa un quatrième, ce qu'il a dit c'est : Pas chez moi !"
Pour les humains d'aujourd'hui, reprit le troll, la pensée est bien moins réelle que la matière alors qu'en vérité, c'est l'inverse. Nous sommes la substance des choses tandis que la matière n'en est que le vêtement. Nous sommes le cœur qui fait battre la vie.
Le monde où je vis est fragile, il est fait de poésie et de rêve. Il a peu d'armes pour se défendre.
Sans être préparé, tu aurais pu faire beaucoup de mal autour de toi, car l'ignorance est un monstre qui détruit tout sur son passage.
Voyager dans les livres t' a permis de t'élever au-dessus de l'ignorance.
C'était la première condition pour que tu puisses espérer venir jusqu'ici.
Il fallait ensuite que tu comprennes comment naissent les livres, que tu ailles toi-même au fond du cœur humain, là ou les passeurs puisent les récits qu'ils ramènent, c'est le chemin que ta montré Anderson.
La dernière condition, enfin, était que tu accueilles en toi-même le monde invisible. C'est ce que t'as enseigné Quaarsivaq.
Qui es-tu, toi qui oses t'aventurer dans ma forêt ? hurla-t-il. Si tu touches un de mes arbres, je te tue, je te découpe, je te fais bouillir et je te dévore ! File et que je ne te revoie jamais !