Je connais pour l'avoir vécue à maintes reprises la lassitude qui, au fil des jours, gagne le personnel soignant face au patient dont l'état ne présente ni amélioration significative ni aggravation majeure et dont le cas ne parvient plus à réveiller l'intérêt qu'avait suscité, aux premiers temps d'hospitalisation, l'énigme de sa pathologie. Ce patient, qui refuse de guérir malgré les moyens mis en œuvre, déçoit les attentes, déçoit les attentes, trompe les espoirs du médecin et trahit en quelque sorte l'essence de sa vocation. Il offense bien malgré lui la bonne volonté de l'équipe soignante.