Les hommes revinrent peu à peu du front, et la liesse de l’armistice céda la place aux réalités de la guerre, que la propagande avait masquées. Les blessures s’exposaient aux yeux de tous : le boulanger pouvait bien regarder sa pâte lever, il n’avait plus de bras pour la pétrir ; de son œil valide le photographe pleurait l’autre. Elles étaient terribles, ces retrouvailles où la joie s’embourbait dans le souvenir des tranchées.
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