On s’embrasse. On s’embrasse
et le monde entier disparaît.
Je n’avais jamais ressenti ça, une telle fusion, un tel désir, une telle communion. Ce qui se passe dans les bras de Max est inqualifiable. Inimaginable. Incroyable.
Quelque chose de déroutant et d’évident à la fois. Quelque chose de puissant et d’authentique. Quelque chose de bouleversant et d’intuitif.
Du jamais vu.
Peut-on rester prudente en abaissant l'armure ? Peut-on se mettre à nu tout en se protégeant ? Est-ce seulement possible de combiner les deux ? S'ouvrir à l'autre ne nécessite-t-il pas d'abandonner toute méfiance ? De prendre tous les risques ?
Je crois qu'il va falloir apprendre à vivre avec tes blessures. On ne peut pas forcément tout guérir, Loïs. On doit s'accepter et faire de son mieux. S'aimer comme on est, aussi imparfait soit-on. C'est ce qui nous rend unique, je pense.
Le corps trahit tout, Max. Le corps nous dévoile mieux que les mots, que ce soient ceux qu’on prononce ou ceux que l’on se retient de dire. Ceux qu’on choisit ou ceux qui nous échappent. Ceux qu’on balance ou ceux qu’on offre.
Je veux te dire qu'un homme a le droit de souffrir d'une telle situation. Qu'il a le droit de souffrir tout court, d'ailleurs. Et plus encore, le droit de le dire. De le montrer. De l'exprimer.
Je ne veux pas de ces rdv classiques, de ces verres, de ces restaus, de ces conventions. Je veux un truc qui pétille. Qui étonne. En un mot, de la spontanéité.
Mon coeur se fendille. Je ne sens que la chaleur de sa paume contre ma joue. Tout le reste a disparu. Le bruit des chaises qui raclent le sol, les voix des chanteurs et la musique qui les accompagne, le choc des verres posés sur le comptoir, les chuchotements des conversations alentour.
Nous sommes seuls.
Nous sommes seuls, l'homme derrière le masque et la fille sans armure. Pour la première fois.
Chaque jour, j'agis en parfait automate, imperméable à tout ce qui se passe autour de moi, me coupant autant que possible des émotions qui cherchent à m'envahir. Si je les laisse gagner, je m'enfoncerai dans un puits sans fond dont je ne suis pas certaine de ressortir un jour.
Il y a des histoires que l’on doit vivre, peu importent les blessures qui suivront derrière.
Tu es ce que tu refuses d’assumer. Un volcan. Un incendie. L’innocence personnifiée. Le feu de la luxure. La sensibilité puissante. Une fragilité émouvante. Le jeu le plus dangereux auquel j’ai jamais joué.