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Citation de Arimbo


Mais dans ce monde de rhododendrons à cinq pattes, d'oiseaux lourds ornés de fils télégraphiques et surmontés de palettes d'yeux, dans le sillage des pachydermes fumants qui se déplaçaient lentement comme des églises, le long des forêts d'iode et de chasse-neige où les squelettes pendaient comme des fruits, parmi les araignées géantes, bossuées de cornes, pesantes de mamelles, dans le calme de la première rosée blonde, des premières vapeurs, des premiers typhons, peureux comme une gazelle, maladroit, inoffensif et lâche, un Monstre bizarre se manifestait parfois, une sorte de machine plutôt qu’un animal, presqu’une construction, quelque chose de singulièrement développé et de singulièrement stupide, un mélange solennel de bête fine et d’oiseau podagre, une plante réussie, parfaitement vulnérable et parfaitement désirable, un ennemi de tout, pousseur de cris, chercheur de querelles, incapable de vitesse, de précision, de patience, de flair, ignorant des vents, mourant jeune, forme enrhumée, bigle, industrieuse et mélancolique: l’Homme.
Et puis, le ciel devint plus doux. Les pâturages bleuirent. Le mastodonte apparut lentement le long des mamelons, comme un immense vaisseau de cuir, secouant dans le soleil ses oreilles toutes sonores de parasites. Des potassons, des dépotames et des dilépothèses sortirent des fleuves en ouvrant des mâchoires d'orgue. L'hipparion bondit sur un pré, boulu comme un cheval antique, et les singes commencèrent à se dévider le long des arbres. Rendu rêveur par les panthères, par le zébu triste comme un vieux ministre oublié, par les arbres à goupules, par les pictoles juteuses, l’homme entrevoyait parfois le chien, le chat, le pissenlit, le ver à soie, le machaon, le carabe et le pigeon voyageur.
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