- Dis-moi donc, un tel ! N'avons besoin d'un Saint-Balentruy à l'église, pour le jour d'assemblée, veux-tu nous en servir ?
Tu lui ressembles pas mal.
Allons, les voilà à débattre les conditions.
Mon homme s'en va voir le curé. L'affaire fut entendue pour trois francs.
Le jour d'assemblée, l'homme est venu; il s'est déshabillé, tout nu; le sacristain l'a un petit bout peinturluré, et puis il l'a fait mettre à la place de Saint-Balentruy.
- Surtout, qu'il lui dit, ne bouge pas ! Quoi qu'on fasse, ne bouge pas et ne dis rien ! Fais bien attention !
Le monde sont donc venus, et les voilà tous à faire leur voyage, à mettre les cierges devant Saint-Balentruy; les uns lui en mettait sur les pieds, les autres entre les doigts, partout.
Le malheureux, ça le brûlait, hein ! Et il n'osait rien dire, d'autant que le curé, qui était là à lire les évangiles, lui lançait des oeillades, pour le faire tenir tranquille !
À la fin, il vint une vieille bonne femme, vieille, vieille, toute courbée; elle n'avait plus de dents, plus qu'un crochet devant qui sortait; elle s'approche :
- Ah ! mon cher Saint-Balentruy ! Ah ! mon bon saint, il faut ben qu'i vous bije ! Ah !
..........
("Saint-Balentruy")
- Mon pauvre renard, faut aller voir notre roi, parce qu'il est ben malade, pour tâcher de le guérir,
Mon renard répond :
- Ah ! i me fous ben de notre roi, va, aussi ben comme de toi ! I voudrais que vous seriez crevés tous deux.
Le loup s'en va bien vite chez le roi,
- Bonjour, notre roi ! Et c'ment allez-vous ? Ah ! i n' seus pas guère mieux, mon pauvre loup !
- Ah ! notre roi ! I ai ben voulu amener le renard; mais il m'a dit qu'il se foutait du roi aussi ben comme de moi ! Il voudrait que nous serions crevés tous deux.
- Pas possible ! Oh bien, il sera puni. Tout d'un coup, le renard arrive, d'un air essouflé, grand chaud....
("Le lion, le loup et le renard")
- Ah ! pauvre perroquet, tu me l'avais bien dit ! Belle Blonde, aussi belle tu as été, aussi laide tu deviendras !
Et la Belle Blonde devint en grenouille.
Le roi avait un autre fils. Il dit que celui-là qui lui amènerait la plus jolie femme aurait un quartier de son royaume. La Belle Blonde a été obligée d'aller voir la fée, la prier, pour qu'elle la fasse revenir belle.
- O Belle Blonde, tu ne le mérites point, mais enfin !
Et elle l'a fait venir encore plus belle qu'elle était auparavant, et ils ont gagné le quartier du royaume. Et puis après, le roi dit que celui-là qui aurait le plus beau château de sa femme, aurait l'autre quartier de son royaume. Ils ont encore été trouver la fée. L'autre avait un château en cuivre. La fée fit faire un château en argent. Et ils ont encore gagné l'autre quartier du royaume.
FIN
("La Belle Blonde")
...ah dam'boudiou, elles sont magnanimes, les fées en Poitou !!