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Citation de SZRAMOWO


Arrête donc, lecteur, pour un instant, le travail de ton esprit, ne discute pas, n’analyse pas; qui que tu sois, quels que soient les talents dont la nature t’a doué, consulte seulement ton cœur. Quelle que soit ta bonté pour les tiens ou pour ceux qui t’entourent, quelle que soit ta situation sociale, - homme d’État, artiste, savant, médecin, professeur, - peux-tu rester impassible devant ton thé et ton dîner, continuer tes occupations, quand au bas de ton perron tu vois ou tu entends un gueux que le froid ou la faim font souffrir? Non, n’est-ce pas? Et cependant ces misérables y sont toujours : s’ils ne sont pas à ton perron, ils sont à dix mètres, à dix kilomètres, ils existent et tu le sais.
Tu ne peux donc demeurer calme, car tu ne peux goûter aucune joie que cette pensée n’empoisonne. Car pour ne pas les voir à ton perron, tu devras te cacher, les repousser par ta froideur, ou fuir quelque part où ils ne soient pas. Mais ils sont partout; et, s’il se trouvait un endroit où tu pourrais ne pas les voir, tu serais encore poursuivi par ta conscience!
Que feras-tu donc? Tu le sais : la doctrine de la vérité te le dit. Va jusqu’en bas (ou plutôt ce qui te semble le bas, mais qui est le haut), va avec ceux qui couvrent les pauvres et nourrissent les affamés; va! tu n’as rien à craindre et beaucoup à gagner! Va dans leurs rangs, cultive la terre de tes mains faibles et inhabiles, fais ce travail qui nous donne le vêtement et le pain; Va! et pour la première fois tu sentiras le sol assuré sous tes pas, tu marcheras en homme libre, tu seras chez toi, tu n’auras plus rien à chercher.
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