...le brigadier commença à faire son travail d'observation, en fonction du rapport écrit qu'il lui faudrait faire ensuite : tâche toujours plutôt ingrate, car ses années d'école et ses rares lectures ne suffisaient pas à le mettre en confiance avec l'italien. Mais, curieusement, le fait de devoir écrire à propos des choses qu'il voyait, la préoccupation, presque l'angoisse, cela donnait à son esprit une capacité de sélection, de choix, un caractère essentiel grâce à quoi ce qui demeurait par la suite dans les filets de l'écriture finissait par être sensé et aigu. C'est peut être ce qui caractérise les écrivains du sud, en particulier les siciliens : malgré le lycée, l'université et toutes leurs lectures.