Ensuite il lui avait demandé: "Si vous aviez tous les pouvoirs du monde et que la mer pouvait parler, que vous demanderait la mer?" Elle avait répondu: "La mer me demanderait de dire aux hommes de lui ficher la paix". (…) Parfois, lorsqu'il se penchait sur les problèmes du droit de la mer, il pensait que la création de ce droit n'aurait pas dû revenir à la société - voilà ce qu'avait déclaré le ramasseur improvisé de sacs plastique. "Nous ne sommes pas maîtres de la mer pour la diviser, la posséder, la partager, la scruter, nous faire la guerre les uns aux autres à cause d'elle, puisqu'elle est une entité indépendante, un don de la vie terrestre qui devrait revenir à tous et être pour tous sacré. Mais non. Bien au contraire, ouvertement et de manière irresponsable, nous l'empoisonnons sans pitié", disait-il, le sixième jour, en discutant avec elle assis dans le sable.