Je n'ai jamais autant aimé mon mari qu'en son absence. Sa liberté, c'était mon pays imaginaire, celui de mes élucubrations et de mes angoisses. Je l'aimais parce qu'il n'existait pas. Je l'aimais parce que je pouvais le réinventer sans cesse, à chaque printemps de mes journées, le convoquer dans mes songes, le parer de toutes sortes de mystères. Je l'aimais parce-que je l'attendais.