Citations de Liliane Robin (125)
Pour un médecin, l'état moral d'un malade compte presque autant que son état physique.
La fortune n'est pas essentielle pour deux êtres qui s'aiment.
Seule avec une vérité sans masque, seule avec son immense désarroi. Elle avait hâte de cesser la comédie de l'indifférence alors que chaque mot prononcé par Élaine l'avait touchée au cœur.
Cette vérité, cachée au plus profond d'elle-même et que pendant des mois elle avait tenté d'étouffer, cette vérité qui s'imposait chaque jour davantage à son esprit rétif, avait brutalement jailli dans la souffrance et la jalousie ressenties lorsque Élaine annonçait son proche mariage.
Tout est éphémère, les fleurs, la jeunesse, la beauté et même le plus grand amour à la fragilité du cristal...
J'aurais voulu vous éviter la désagréable surprise de me retrouver sur votre chemin, croyez-le. Une telle rencontre n'était guère prévue ni dans votre programme ni dans le mien et nous n'y pouvons rien. Aussi devrons-nous nous supporter pendant trois semaines.
Conquise par ce garçon réservé, animé par une conscience professionnelle sans défaut, distant avec les femmes et souvent empreint de mélancolie, Élaine n'avait pas lutté contre ses sentiments. Elle, la femme avertie, qui avait voulu vivre libre, s'était laissée prendre au piège d'un amour profond, jamais éprouvé jusqu'alors. Pour apprivoiser l'homme qui le lui inspirait, elle avait usé de ses armes féminines avec adresse et persévérance. Réticent tout d'abord, il avait fini par céder au charme de cette belle fille à qui les mêmes affinités, les mêmes goûts professionnels l'unissaient. Tous deux vivaient depuis une secrète histoire d'amour.
Certes, d'autres femmes, d'autres jeunes filles avaient gravité autour de lui, car il n'était pas parvenu à vingt-neuf ans sans avoir connu de fugaces aventures sentimentales. C'était autre chose. Aucune ne l'avait profondément touché.
Il n'espérait rien, n'attendait rien de cet amour. Un tout autre milieu, les attributs de la fortune et huit années le séparaient de Marina. Elle vivait dans une sphère dorée, dilapidait en un jour, pour ses toilettes et ses menus plaisirs, ce qu'il gagnait en plusieurs semaines. Près d'elle, il se sentait précocement vieilli. Et cependant…
Fille unique d'un homme fortuné, enfant gâtée, adulée, n'était-elle pas excusable de se montrer, par moments, capricieuse ou égoïste ? Sa beauté, son charme - et peut-être aussi la position de son père - faisait d'elle la reine de la jeunesse estivante d'Évian. Pour Bruno c'était une radieuse femme-enfant comblée par la vie.
Le destin - ou le hasard - qui s'était plu à les rapprocher, avait su tisser entre eux des fils ténus, mais fermes. Bien qu'il la déconcertât parfois. Marina avait vite décelé en Bruno des qualités insoupçonnées, qu'elle admirait : intelligence pénétrante, bon sens inné, sérénité. Peut-être parce qu'il était son antithèse, elle s'était sentie attirée par lui.
D'habitude, elle portait de simples chandails ou de légers corsages sur des blue-jeans, selon la saison. Dans cette toilette apprêtée, elle lui paraissait très différente. Plus belle, mais aussi plus étrangère, plus inaccessible.
Ce que j’aime en toi, Patricia, ce sont tes qualités de cœur avec, en plus, quelque chose d’inexplicable qui m’a séduit dès la première seconde de notre rencontre, c’est aussi la lumière de tes yeux et la douceur de tes traits, mon amour !
Je suis une instinctive, je me fie aux apparences. Or, les apparences sont parfois trompeuses.
Vous connaissez encore bien mal ma sœur. Sous l’apparence de la douceur, elle cache un caractère ferme, obstiné. J’irai même jusqu’à dire que l’argent lui a conféré une âme despotique, mais ceci est une autre affaire.
Elle était éclatante de beauté, de jeunesse, dans une robe verte et blanche qui seyait à son type, et je me dis qu’elle possédait l’étrange pouvoir d’être deux femmes en une seule. Elle avait la grâce, la fraîcheur d’une jeune fille et, par instants, l’inconscient comportement d’une créature provocante.
Elle était peut-être moins jolie qu’Eva, mais elle possédait une grâce, un charme indéniables.
Offrant mon visage aux caresses du soleil, je respirai à pleins poumons et fermai les yeux. J’éprouvais un profond bien-être, une totale sérénité. L’insouciance d’un petit animal libre, heureux, à qui il ne peut rien arriver.
Ma tête était douloureuse, je ne parvenais pas à coordonner mes pensées. J’avais l’impression d’émerger des entrailles de la mer, de remonter à la surface comme une bulle, après une immersion prolongée.
J’avais aimé l’Italie, ses villes riches en vestiges d’un passé prestigieux, mais j’avais un faible pour les bords du Léman et je voulais en emporter une image nocturne. Car, demain, le car refranchirait la frontière, ce serait le retour à travers les provinces françaises vers Paris, vers le studio sous les toits que je partageais avec mon amie Anne. Je n’en ressentais aucune amertume, car j’aimais Paris et la vie que j’y menais. D’ailleurs, il nous restait encore vingt jours de vacances, de liberté, car nos modestes budgets respectifs, à Anne et à moi,ne nous avaient permis de choisir qu’un voyage organisé d’une durée de dix jours.
Mieux valait souffrir d’ennui que souffrir d’amour.