Par ailleurs, le questionnement philosophique de plus en plus resserré sur l'origine de l'homme et la place accordée à l'enfance par la psychanalyse ou les neurosciences ont apporté une vision différente de cette période. L'enfance est apparue progressivement comme un moment privilégié à protéger. Les sciences humaines ont notamment insisté sur le fait que l'enfance était un moment crucial de la vie de l'individu renfermant à la fois toute la potentialité de l'homme en devenir et aussi toutes ses difficultés.
On ne peut non plus ignorer les adolescents de plus en plus nombreux qui s'alcoolisent, prennent des drogues, deviennent addictifs aux images ou encore se trouvent en rupture sociale alors que rien de visible (apparemment) dans l'éducation ne vient expliquer ce comportement. La plupart du temps les difficultés apparaissent plus tôt et se manifestent par une série de symptômes que le monde médical se contente d'enserrer dans une terminologie savante, mais peu efficace (hyperactivité, dysfonctionnement, incompatibilité scolaire). La vraie question consiste à se demander : qu'est-ce qui ne fonctionne plus dans la structure familiale ? D'où vient ce malaise qui touche des individus au sortir de l'enfance et qui ne semblent plus être préparés correctement à la vie adulte ?
La conscience de l'impact de l'éducation sur l'évolution de l'homme n'est certes plus à démontrer et depuis l'Émile de Rousseau, les traités sur l'éducation s'en sont fait l'écho. À ce jour, rares sont les magazines féminins qui n'ont pas leur rubrique «psy» sur l'éducation des enfants, sans oublier les émissions de radio à la suite de Françoise Dolto ou les émissions de téléréalité telles que Super Nanny.