Brusquement, nous débouchons sur l'arête de Mittelegi que le brouillard nous cachait. Cette fois-ci c'est vrai : nous avons vaincu l'Eigerwand.
Nulle émotion violente ne m'étreint : ni l'orgueil d'avoir réalisé un exploit envié, ni la joie d'achever une tâche difficile. Sur cette arête perdue dans le brouillard, je ne suis plus qu'une bête fatiguée que la faim tenaille. J'éprouve seulement la satisfaction animale de sentir que je viens de "sauver ma peau".