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Critiques de Lioudmila Saraskina (4)
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Alexandre Soljénitsyne

Si la vie de Soljenitsyne fut l’épopée d’un combat pour la vérité, ce monumental travail confirme que cet homme fut un géant de la littérature au XXe siècle tout autant qu’un penseur d’une radicale actualité.
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Alexandre Soljénitsyne

Biographie très élaborée de ce grand écrivain russe. Se lit presque comme un roman. J’avais lu, il y a plusieurs années Une journée d’Ivan Denissovitch et avait été touché par ce livre. J'ai donc voulu en savoir plus sur cet auteur emprisonné et exilé.
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Alexandre Soljénitsyne

Lioudmila Saraskina avait su conquérir la confiance de l'écrivain au point de se voir confier les plus précieuses archives d'un homme qui avait fait de leur conservation un principe de vie et une condition de sa survie.
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Alexandre Soljénitsyne

Critique de Veronika Dorman pour le Magazine Littéraire



Quelle est la tâche du biographe d'Alexandre Soljenitsyne, le mémorialiste du goulag dont la destinée ne se distingue guère de l'oeuvre, en grande partie autobiographique ? Le Chêne et le Veau  , Le Grain tombé entre les meules : sur fond de XXe siècle, Soljenitsyne se raconte, s'explique et se confesse, ne laissant cette charge à personne. Dans un essai d'investigation biographique,cependant, Lioudmila Saraskina, une historienne proche de la famille, entend laver des calomnies la biographie du grand auteur. Hautement littéraires, les romans et nouvelles de Soljenitsyne n'ont de fictif que les noms des personnages. Ivan Denissovitch est né au goulag ; Kostoglotov, l'exilé au Pavillon des cancéreux, ou le taciturne Nerjine, prisonnier du Premier Cercle , déguisent à peine leur prototype. L'homme Soljenitsyne lui-même disparaissait derrière le message que l'on attendait ou entendait de lui. Articles, essais, mémoires de ceux qui l'ont connu ou non, ont tour à tour porté aux nues ou traîné dans la boue sa pensée, sa vision de l'histoire, ses convictions. Mais, de l'homme, on ne savait vraiment que ce qu'il voulait livrer lui-même, et ce qu'il connaissait et comprenait des rouages de son destin. À l'heure où la Russie lui ouvre les portes de son panthéon en lui offrant des funérailles nationales (août 2008), l'ouvrage de Lioudmila Saraskina se charge de restituer Soljenitsyne dans la vérité circonstanciée de sa vie. Historienne de la littérature russe et spécialiste de Dostoïevski, Lioudmila Saraskina, devenue une proche de la famille, s'est sentie investie d'une charge supérieure : laver des mensonges et de la calomnie la biographie de Soljenitsyne, dissiper les légendes accumulées au fil des années, par désinformation volontaire ou erreur fortuite. Les caprices de la Providence (identifiée par Soljenitsyne lui-même : « Je ne suis qu'un glaive bien affûté, brandi contre la force impure », Le Chêne et le Veau ), qui oscille entre échecs cruels et victoires inespérées, ont forgé une trame toute romanesque à la vie de l'écrivain. En racontant l'arrestation, l'instruction, l'expérience concentrationnaire, l'exil, le premier mariage avec Natalia Rechetovskaïa, puis le second avec Natalia Svetlova, le dur labeur clandestin, puis la percée triomphale, les années de résistance au pouvoir, suivies de l'expulsion, l'historienne suit la narration formée par l'ensemble des oeuvres de Soljenitsyne. Mais, en chercheur assidu, elle va plus loin, brassant des masses extraordinaires de documents privés et d'archives, de lettres et de journaux. Elle confronte ce « que tout le monde sait » avec ce que l'écrivain autobiographe ignorait lui-même. Dans un essai d'investigation biographique, Lioudmila Saraskina dirige un choeur polyphonique et dissonant de voix qui se mêlent à celle de son personnage principal, génie ombrageux et implacable lutteur, mais aussi mari amoureux, ami passionné, père attentif. Elle fait dialoguer l'homme privé et la figure historique, tantôt citant Soljenitsyne dans le texte, tantôt rapportant ses paroles recueillies lors de leurs longues conversations. Elle donne le mot aux amis et aux détracteurs, aux premiers camarades de jeunesse et aux invisibles complices dans son combat contre le système ; et elle étoffe le récit à la lumière des archives du KGB, inaccessibles auparavant. Jouissant de la confiance de la famille et des proches, Lioudmila Saraskina a eu accès à un corpus immense de documents inconnus. Les carnets et les cahiers de l'enfant, de l'adolescent et de l'étudiant Soljenitsyne permettent de retracer la genèse de l'écrivain et de dissiper un mystère : Une journée d'Ivan Denissovitch n'est pas un « premier roman », ce n'est pas l'oeuvre miraculeuse d'un écrivain débutant, mais un texte mâture rédigé par une plume avec trente ans d'expérience littéraire. La biographe consacre une centaine de pages au capitaine Soljenitsyne, artilleur dans l'armée rouge, chapitre méconnu, déprécié par l'écrivain car antérieur à sa « naissance » en tant que membre de la nation zek (les détenus du goulag). En le restituant en détail, souvenirs et carnets de guerre à l'appui, Lioudmila Saraskina balaie les rumeurs encore tenaces sur la désertion prétendue de Soljenitsyne. Elle puise avec délicatesse dans la trentaine de carnets de Natalia (Svetlova) Soljenitsyne, tenus pendant les années d'exil aux États-Unis, et dresse un tableau intimiste et vivant du quotidien studieux dans l'ermitage vermontais. Absorbée par sa mission apologétique, qu'elle définit « au sens premier du terme grec apologia , l'intercession, le devoir endossé en toute conscience de justifier son objet aux yeux de l'histoire, le défendre devant le jugement injuste de la société » (début du premier chapitre), étourdie par la destinée kaléidoscopique qu'elle cherche à fixer, Lioudmila Saraskina s'éprend de son sujet et livre un ouvrage aussi documenté et précis qu'exalté et militant. Son noble désir de rétablir la vérité et sa sensibilité affectueuse lui ont permis de dresser une fresque vigoureuse et captivante de la vie d'un géant infiniment humain. Mais ces mêmes qualités semblent l'avoir empêchée d'apprécier objectivement les dernières décennies de la vie de son personnage, les relations tourmentées, tissées de malentendus, de Soljenitsyne et de la troisième vague de l'émigration russe, les retrouvailles manquées entre le héraut de l'anticommunisme et les démonteurs du système communiste dans la Russie postsoviétique. Elle s'est contentée, dans ces derniers chapitres, de regarder ces événements avec les yeux de Soljenitsyne, sans prendre de distance critique. Malgré cet écueil - prévisible dès lors que Soljenitsyne a accepté de cautionner sa biographie -, on ne peut reprocher à Lioudmila Saraskina d'avoir succombé à la tentation de battre le fer à chaud, sans se donner le temps d'approcher un phénomène si monumental qu'on le discerne mal de près ; pas plus que d'avoir usé à mauvais escient de ses relations personnelles avec l'écrivain. Sa partialité inaugure plus de pistes de réflexion et de débat qu'elle ne ferme de portes. Ce livre, même polémique, deviendra un ouvrage de référence. Le mystère Soljenitsyne, lui, reste entier.
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